La tuaille du cochon

par Invité Lun 26 Jan - 9:50

La tuaille du cochon
Au village on faisait venir durant l’année un ou plusieurs cochons, c’était suivant l’importance de la ferme, et de la famille à nourrir.
On élevait le cochon, on l’engraissait de 6 à 8 mois
Plusieurs fois par semaine on lui faisait cuire dans un chaudron, pour le nourrir un mélange de pommes de terres, d’épluchures, d’eaux grasses, de la repasse, et on mélangeait tout ça avec un grand bâton.

C’était souvent la même personne qui tuait le cochon, (l’égorgeur) je me souviens de 4 ou 5 personnes affectées à cette besogne pour tout le village
Le cochon était placé la plupart du temps sur un char, bien tenu par des hommes qui étaient venus prêter main forte pour la saignée, l’animal hurlait et se débattait !
Le sang qui coulait était récupéré pour faire le boudin,
Une fois l’animal mort, on brûlait les poils, puis on finissait sa toilette, en lui versant de l’eau bouillante, une fois bien raclé, un dernier rinçage, le cochon était enfin prêt pour le découpage.

Et tout était bon dans le cochon !

Les cuisses pour les jambons, les pieds, les oreilles, le dos, le lard préalablement salé était mis au grenier dans une pièce bien ventilée, et tout au long de l’année ce lard sera découpé en petit morceaux, pour être mis dans la soupe, ou pour cuire les aliments.

Après avoir coupé la tête, ouvert la bête, les boyaux récupérés par les dames étaient lavés et raclés, servaient à faire la saucisse, le boudin, le péritoine à envelopper les fricandeaux, le foie à faire un excellent pâté, on décharnait jusqu’au lard, on détachait les oreilles de la tête, on récupérait la peau qu’on décollait, pour y glisser la farce, on farcissait les jambes.
Les côtelettes, l’échine, les jambons, après avoir subi le salage allaient séjourner sur le bacon.
Les jambons restaient là environ 3 ou 4 semaines, puis étaient pendus dans la cheminée pour y être fumés.

Le jour de la (tuaille) du cochon le repas du midi était de courte durée, car beaucoup de travail restait à faire, mais on se rattrapait le soir !
Le lendemain on portait un plat de (cochonaille) à la famille, aux voisins, (c’était la coutume)
Une assiette de boudins, un peu de saucisse fraîche.

Je regrette ce temps passé !

Gabatch

par kaïou Lun 26 Jan - 10:31

par Invité Lun 26 Jan - 10:33

Bougré dé poucel !

par Fraissinet Lun 26 Jan - 16:39

Et le pied de porc de Ste Menehould en Argonne, personne n'en parle?
Recette de pied qui date de 1820, on mange les os avec, mais je ne vous en dirai pas plus, car vous seriez susceptibles de me demander l'adresse et je tiens à le déguster tranquillement... Cool

par Invité Lun 26 Jan - 17:38

C'est bien de rappeler tout ça à nos mémoires !
Et puis les jeunes d'aujourdhui ils savent pas tout ça, certain cela ne les intérèsse même pas !

par kaïou Lun 26 Jan - 17:49

LE COCHON

Car tout est bon en toi : chair, graisse, muscle, tripe !
On t'aime galantine, on t'adore boudin,
Ton pied, dont une sainte a consacré le type,
Empruntant son arome au sol périgourdin.

Eût réconcilié Socrate avec Xanthippe.
Ton filet, qu'embellit le cornichon badin,
Forme le déjeuner de l'humble citadin ;
Et tu passes avant l'Oie au frère Philippe.

Mérites précieux et de tous reconnus !
Morceaux marqués d'avance, innombrables, charnus !
Philosophe indolent, qui mange et que l'on mange !

Comme, dans notre orgueil, nous sommes bien venus
A vouloir, n'est-ce pas, le reprocher ta fange ?
Adorable Cochon ! Animal Roi ! - Cher Ange !

Monselet