Le pire....

[Henri]

Les pires ce ne seront jamais tes ennemis.
D’eux, tu attends tout et c’est bien normal. Ils sont tes ennemis. Et rien ne saurait être hors de leur mesure à te détruire. Tu le sais et tu peux l’admettre. Quelques soient les armes fourbies, elles sont dans l’ordre de tes choses et des leurs.
Eux ne t’empêcheront jamais de dormir. Eux, tu pourras les affronter du regard, il y aura toujours entre vous une connivence de circonstance. Les échanges de coups entre ennemis ne nécessite aucune règle. Il ne peux pas y en avoir, puisque par définition, entre toi et eux ,rien d’autre ne peux exister que la guerre. Chacun connaît les tenants et les aboutissants d’une situation qui a dégénéré en un point de non retour et surtout en une ultime étape : celle où chacun doit tenter de faire disparaître l’autre.
Voilà. On connaît ça. C’est la haine, la rage…Les moteurs sont innombrables…La passion, la trahison…Et diverses pathologies… C’est humain.
Mais tout ça n’est pas le pire.

Le pire restera toujours la connerie des autres. Ceux qui ne sont pas ennemis.
Là oui c’est le pire.
Ceux qui au travers de vitres fumées ou des carreaux opaques vont tenter d’être les spectateurs-voyeurs des combats qui t’opposent à tes ennemis…Il faudra, il faut absolument qu’ils se fassent l’opinion qui les satisferont le plus…Et qui ressemblera autant que possible à l’idée qu’ils se font d’eux même…A l’idée qu’ ils ont fabriqué d’eux même…
Sans savoir, sans entendre, sans voir, sans goûter, sans toucher, sans penser, sans odeur, il ne leur restera que le magma poisseux d’une opinion malfaisante et malhonnête, diffusée par un média mineur, insignifiant, pas même vraiment existent, qui lui même aura baigné sa plume dans le jus d’une déshonorante justice départementale…elle aussi inexistante.

Voilà le pire. Parce que ça, c’est le tréfonds nauséabond de l’homme ordinaire.
Lui même ne le sait pas. Dans sa vie il brandira, à bout d’idée, par un trop plein de manque d’imagination, des principes de générosités sociales, de grandeur démocratique, il lèvera haut des écrits dont il se prévaudra. Sans savoir que sa petite réalité d’humain ordinaire les salis, les pollue…les dégueulasse.
Avoir un avis. Se faire une opinion. Porter un jugement…On pourrait dire que c’est là une des grandeurs de l’homme. Toute cette intelligence qu’il va devoir mettre en marche, canaliser, modeler, orienter vers mille destinations différentes pour n’en retenir parfois qu’une ou deux…Difficile.
Et justement, c’est là que réside le pire et le meilleur. C’est là, à cette endroit bien particulier ou tu vas mener tes pas et en affirmer la trace, que tu seras un mec ou tu seras une merde.
Le pire n’est pas de devoir se battre contre des ennemis. On peux toujours, tôt ou tard, leur pardonner de l’avoir été…On reste dans l’humain.
Le pire est que la connerie d’autres, rendent cette possibilité du pardon, impossible.
Je leur soumettrais, plutôt que des livres, plutôt que de tenter de percer aux travers de vitres sales les relents du dehors, de passer un bon temps de réflexions face à un miroir…

Certain vont penser "Mais qu'est ce qui lui prend avec son sujet de philo à deux balles"
Rien, il ne me prend rien. Juste j'avais envie de passer boire un coup avec vous ce soir.

[Piboule]

Je ne dirai qu'une chose : ça me fait du bien de te lire !
Tu as raison le pire c'est les ennemis que tu te fabriques sans même t'en douter, des diseurs de rien qui dans l'ombre fourbissent leurs rancoeurs. A tort ou à raison d'ailleurs, mais qui refusent de se dévoiler, d'en parler ! Peut-être parce qu'ils ne sont pas bien sûrs d'avoir raison.
Et encore... Bien mâlin qui dira qui a tort ou raison. L'important est d'en discuter ouvertement pas de faire l'anguille !

[Nicole]

...On ne sait jamais qui a raison ou qui a tort. C'est difficile de juger. Moi, j'ai longtemps donné raison à tout le monde. Jusqu'au jour où je me suis aperçu que la plupart des gens à qui je donnais raison avaient tort ! Donc, j'avais raison ! Par conséquent, j'avait tort ! Tort de donner raison à des gens qui avaient le tort de croire qu'ils avaient raison. C'est-à-dire que moi qui n'avais pas tort, je n'avais aucune raison de ne pas donner tort à des gens qui prétendaient avoir raison, alors qu'ils avaient tort ! J'ai raison, non ? Puisqu'ils avaient tort ! Et sans raison, encore ! Là, j'insiste, parce que ... moi aussi, il arrive que j'aie tort. Mais quand j'ai tort, j'ai mes raisons, que je ne donne pas. Ce serait reconnaître mes tort !!! J'ai raison, non ? Remarquez ... il m'arrive aussi de donner raison à des gens qui ont raison aussi. Mais, là encore, c'est un tort. C'est comme si je donnais tort à des
gens qui ont tort. Il n'y a pas de raison ! En résumé, je crois qu'on a toujours tort d'essayer d'avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu'ils n'ont pas tort ...philosophait Rayond Devos.

Pour ma part , au sortir de ton écrit, j'me suis faite une première réflexion hyper facile et elle va comme suit: "Il"(ce il je le met entre guillemet car je pourrais tout aussi bien écrire Elle , on s'entend qu'ici tout est au figuré )
"Il" pourra se dire voila, je compte un ennemi de plus et puis je me fou comme d'une gigne de son opinion "Il" pourra même s'offir un p'tit pinard à sa santé! Puis suivis d'une seconde réflexion un peu plus complexe:
Pourquoi "craindre" les opinions, les jugements, de nos semblables?
Comment reconnaître l'ami de l'ennemi?
Mais encore plus, pourquoi demander le pardon?
Et à qui?

[Henri]

Non, non, non! Pas de crainte. Aucune. Pas plus des opinions de « nos » semblables que de leurs jugements. Ca, c'est se planter complètement que de penser que ce petit mot puisse être un palliatif à un mal être de mal aimé.
Je pense être au contraire « très aimé » et bien compris, entre autre par ceux que j'aime et qui ont une opinion, eux par contre, bien établit sur des bases de réalité concrète. Donc pas de lézard de ce côté là.
Quant à demander pardon!!!!!Où, quand? À qui?
Le pardon dont je parle est un pardon qui est une porte de sortie qui permets aux ennemies d'hier de déposer leurs armes et de passer à autre chose. C'est tout et pas plus. Rien à voir avec une demande adressée à « l'opinion »...
Mon petit mot n'est ni à « tord ni à raison ». On s'en fout de cela. Simplement exposer son opinion nécessite une certaine solidité de construction. Quand il s 'agit de bâtir une niche à chien c'est pas grave. Quant il s'agit de la marche du monde, la marche des hommes ou la vie d'un seul homme, là...faut du solide. Et ce que je veux dire dans mon petit mot c'est que beaucoup se servent de la démocratie, qui autorise tout un chacun à avoir « une opinion », pour dire n'importe quoi, penser n'importe quoi et être n'importe quoi.
Si je me suis mal exprimé je m'en excuse.

[Piboule]

Finalement je pense un peu comme Nicole, tracer son chemin et laisser pisser le mérinos, s'assurer seulement de ne pas causer du tort ou de ne pas louper une attention dont l'autre à besoin.
De toute façon sur le troupeau y'aura toujours un mérinos qui pissera ! Pour moi comme pour vous demander pardon ne veut rien dire et n'a aucun sens, redoubler d'une gentille attention est beaucoup mieux.

[Piboule]

PS en tout cas une chose à constater les rapports humains sont difficiles, de plus en plus difficile malgré une communication de plus en plus aisée mais peut-être faussée !

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