Tout ne va pas si mal dans notre grand village !

[Invité]

Arcelor-Mittal investit en Lozère :
http://bourse.challenges.fr/news.hts?urlAction=news.hts&idnews=FPS080722_20293340&numligne=1&date=080722
http://www.usinenouvelle.com/article/arcelormittal-engage-pres-de-76-millions-d-euros-en-lozere.143591

Maintenant la voie ferroviaire doit être maintenu dans un état correct...

[GARRIGUES Bernard]

Comme quoi, il y a du pognon en Lozère. avec 76 millions d'euros, il était largement possible de fibrer tout le département de porte à porte.

C'est la SELO (notre société d'économie mixte départementale) qui s'y colle dans le cadre d'un contrat de crédit baiL Pas mal : 317 mille euros d'investissement par salarié.

[GARRIGUES Bernard]

Ce me paraît surprenant l'absence de réaction à l'information de Salhiens :

Que notre petite SELO départementale trouve 76 millions d'euros pour monter un trip avec le n° 1 mondial de l'acier ARCELOR MITTAL semble une information d'une importance extraordinaire pour l'avenir du département. Non ? Il y a des pointures dans cette SEM : faudrait peut-être y faire appel.

[cilaos]

Coco, une pointure !!!

[Invité]

Bernard est-tu certain que la SELO investit elle même les 76 millions ?
Ils participent mais peut-être pas sur la totalité de la somme...

[GARRIGUES Bernard]

Voilà ce que j'ai compris :

La SELO construit l'atelier que Arcelor Mittal s'est engagé d'acquérir en un contrat de type location vente de n années.

C'est sûr que ce n'est pas la SELO qui investit ses fonds propres (au temps de sa création (si mes souvenirs sont exacts) le capital social de la SELO était de 250 000 fr (40 000 euros))*. En général, ce type de financement est subventionné à tous les niveaux (Région, Etat, Europe) mais c'est le département (ou la commune, ou la communauté de commune) qui doit financer au départ en fournissant ce que l'on appelle la contrepartie.

L'article que tu as repéré m'a fait tout drôle : Mittal a une envergure fiancière qui dépasse celle de bien des états souverains. C'est un peu comme si monsieur Fourmi se mariait avec Madame Elèphant dans le but d'avoir des petits.

Peut-être qu'existe parmi le forum quelqu'un capable de lire l'article que tu as proposé et fournir une explication qui explique vraiment.

De toutes manières, les décisions de la SELO, société d'économie mixte, sont soumise au contrôle de légalité de la Préfète (je n'ai pas l'impression quelle le sachee). C'est la garantie qu'il s'agit d'une opération clean !

*Il serait bien étonnant que des opérations genre Baraque des Bouviers, La Chaldette, Mas de la Barque ou Golf de Barre aient dégagé des bénéfices tels que la SELO puisse mettre 76 millions sur la table !

[cilaos]

Peut etre avec l'argent de la vente du chateau de Barres ?

[GARRIGUES Bernard]

Il y a aussi le démontage des tire-fesses du Mas de la Barque ! Cela doit faire un peu de monnaie.

Non, comme l'a bien pointé Salhiens, le trip SELO-Arcelor Mital est fantastique, inimaginable, etc ... L'Usine Nouvelle ne diffuse que des infos garanties de première bourre.

La seule inquiétude vient de l'absence des quatre pages en couleur sur la Lozère Nouvelle. Avec nos quatre capitaines d'industrie départementaux : Coco, Morel, St Léger et JP Pourquier.

[GARRIGUES Bernard]

Il existe des précédents assez fameux :

Le département de la Lozère a participé pour 4.5 millions de francs (0.7 million d'euros) au financement du Barrage de Puylaurent ; ce fut le montant des honoraires de la SELO comme maître d'oeuvre associé dans l'opération ! C'est pas beau l'élégance du processus de mise en oeuvre du financement public !

[Fraissinet]

Comme quoi, il y a du pognon en Lozère. avec 76 millions d'euros, il était largement possible de fibrer tout le département de porte à porte.

C'est la SELO (notre société d'économie mixte départementale) qui s'y colle dans le cadre d'un contrat de crédit baiL Pas mal : 317 mille euros d'investissement par salarié.

Je n'ai hélas, malgré toute ma bonne volonté, réussi à lire cet article de l'usine nouvelle...

Aussi, vais-je m'exprimer sans filet.
Tout juste vous faire part de quelques remarques de quelqu'un habitué à connaître des dessous (pas de ces dames bien sûr, encore que...) de ces montages financiers.

Rien, à ma connaîssance, ne permet à Bernard de dire qu'il y a du pognon en Lozère.
L'élément majeur de ce dossier est le fait que personne, ni Selo, ni département, ni Mittal ne veut porter à son bilan l'installation (76 M EUR) et son financement, critères d'endettement public (règles communautaires) et privé obligent.

Le montage pourrait être le suivant :
La SELO réalise la maîtrise d'oeuvre, tout en s'appuyant sur des fonds publics, en attendant le relais du système financier et cède la propriété au fur et à mesure de l'avancement à un leaser.
C'est cet intermédiaire financier qui porte le poids de l'opération d'acquisition et qui va la transformer en une location avec option d'achat en finale après une certaine durée.

La seule signification à en tirer est que Mittal considère qu'en réalisant ces investissements il y a moyen de gagner de l'argent pendant la durée du leasing, ce qui est déjà une bonne nouvelle en soi.
C'est au moment d'exercer l'option d'achat que l'on connaîtra la volonté réelle de pérennité de Mittal à St Chely...

[Piboule]

C'est pas pour dire mais avec tout ce pognon, la délocalisation de l'activité de métalisation des rouleaux de Plasma c'est prévu ?

[GARRIGUES Bernard]

L'intervention de Fraissinnet me donne à réfléchir sur plusieurs points :

Voilà l'article sur l'Usine Nouvelle

Métallurgie - Sidérurgie




ArcelorMittal engage près de 76 millions d'euros en Lozère




22/07/2008




Investissement



L'usine de production d'aciers électriques de Saint-Chély d'Apcher
(Lozère) d'ArcelorMittal Méditerranée appartenant à la division FCE du
groupe sidérurgique est choisie pour « être le site de réalisation des
aciers électriques à grain non orientés haut de gamme en Europe », a
annoncé lundi le directeur de l'établissement Philippe Valette. Les
aciers électriques à grain non orientés (NGO) sont utilisés pour des
moteurs et « de grosses machines tournantes », comme les éoliennes par
exemple.

ArcelorMittal accorde au site lozérien un financement de 75,8 millions
d'euros. La somme ira dans la construction d'un bâtiment contenant une
ligne de recuit continu d'une capacité de 180 000 tonnes par an, dans
la réalisation d'un bâtiment de stockage des produits finis (financé
via un crédit-bail avec la Selo, société d'économie mixte lozérienne)
et dans la mise en place d'un convoyeur de bobines entre la ligne de
dégraissage et la nouvelle ligne de recuit continu. Sont également
comprises dans l'addition les charges liées au projet (ingénierie,
formation, pièces de rechanges, essais) et l'augmentation du besoin en
fonds de roulement. Le chantier doit démarrer dès septembre 2008 et la
mise en service est prévue au deuxième trimestre 2010.

Premier employeur industriel de Lozère avec environ 240 salariés, le
site reçoit des bobines de Fos-sur-Mer et Dunkerque par trains complets
et exporte 80 % de sa production, essentiellement vers l'Allemagne,
l'Italie et l'Espagne, mais aussi vers la Chine (10 %). 117 000 tonnes
devraient être expédiées en 2008. Le nouveau développement, assure la
direction, « permet de pérenniser l'usine pour de nombreuses années ».

En Languedoc-Roussillon, Sylvie Brouillet

[GARRIGUES Bernard]

D'après cet article, le rôle de la SELO se bornerai à l'édification d'un bâtiment de stockage des produits finis.

Techniquement (ce que j'ai retenu de mes études) les tôles à cristaux non orientés (tôle électrique) permettent de construire des machines électriques à meilleur rendement en limitant le développement des courants de Foucauld. C'est la technique que maîtrise l'usine de St Chely. Comme le dit l'article de l'UN, il existe une forte demande mondiale de ce matériau. Donc ARCELOR-MITTAL connait à peu près le montant des investissements qu'il peut consentir afin de faire la marge maxi sur cette production.

Pour moi, je pense qu'ARCELOR MITTAL n'a besoin de personne pour faire un chèque de 76 millions d'euros. Donc que l'intervention de la SELO répond à un objectif politique. Lequel ?

Il me paraît évident que la SELO ne détient aucune compétence pour assurer la maîtrise d'oeuvre d'une unité, même petite, de production industrielle métalurgique (pas plus qu'elle n'en détenait pour construire le barrage de Puylaurent). Il ne peut s'agir que d'une maîtrise d'oeuvre en même temps virtuelle et symbolique.

Je suis absolument ignorant des montages juridico-financiers entre secteur public et secteur privé (je comprends à peu près ce que dit Fraissinnet, mais j'aurais besoin d'autres explications. Par contre, je crois :

1/ Que les services de l'Etat n'ont pas les compétences techniques nécessaires pour maîtriser le montage qu'explique Fraissinet.
2/ Que le département de la Lozère n'a même pas les moyens d'imaginer un tel trip.
3/ Que dans de telles conditions non seulement les régles de la comptabilité publique et de la prudence des investissements pèsent 0 ; mais encore qu'un tel projet fait basculer dans l'irrationnel (en la matière) tout notre système politico-administratif départemental.

J'attends avec curiosité l'article sur LN et la délib de la SELO et du CG (qui existent peut-être déjà)

[Fraissinet]

Me voici de retour en Lozère...

La partie dont va s'occuper la SELO est la partie immobilière, donc pas besoin d'expertise compliquée, si ce ne sont d'une part la location des services d'un maître d'oeuvre de construction et d'autre part d'un actuaire qui va faire les calculs du leasing.
Le montant, tout petit, n'est pas de nature à motiver un établissement financier.
Ce qui apparait, entre les lignes, est que St Chély a sauvé sa peau car il s'agissait bien là de choisir de renouveler une ligne vieillissante et de capacité insuffisante ou non.
Le deal est de toute évidence étatique et il y a tout lieu de penser que, outre les critères de viabilité économique évidents, Mittal aurait pu "compenser" par cet investissement un désinvestissement ailleurs...
Réjouissons nous en tout cas des perspectives de développement que cette opération va engendrer et de la dynamique locale que cela peut amener.

[GARRIGUES Bernard]

Salhiens,

Merci de ton analyse. Manque des éléments pour comprendre le montage :

1/ Le texte de la décision de la SELO
2/ Le texte de la convention entre ARCELOR-MITTAL et la SELO.

J'ai toujours grande défiance dans les arrangement entre un très gros et un très petit ; surtout lorsque le très petit est en situation de mobiliser de l'argent public. Ces infos devraient tomber assez rapidement ; à moins que acteurs n'arguent du secret industriel ou d'argument du même tonneau.

Je sais bien que les décisions en matière d'investissement reposent sur quelques dixième de point d'amélioration de la marge ; ces quelques dixième de point pouvant être apportés par quelques fonds publics relativement faible. Cependant le site de St Chély repose sur une rente de situation assez robuste mais qui peut être retrouvée dans de nombreux autres lieux dans le monde.

De plus, l'investissement par salarié peut être qualifié d'immense. La moyenne d'investissement par salarié sur l'ensemble de la région (40 000 salariés) est de 7 mille euros par an ; la nous sommes sur un investissement de 317 mille euros par salarié. (la moyenne nationale est de 9 mille euros par salarié et par an).

Tu connais aussi bien que moi la manière de fonctionner des hauts fonctionnaires : ils sont particulièrement doués pour refiler les bébés merdeux aux innocents en cas de pression politique. La modification de la dynamique locale ne peut reposer que sur l'augmentation des résidents principaux sur le secteur de St Chély et il me semble que nous savons pas très bien corréler l'utilité des investissement locaux avec avec le développement de la population.

[GARRIGUES Bernard]

Mille excuses, je répondais à Fraissinet.

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