NAUSSAC
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NAUSSAC
Avec la nouvelle année voila la réalisation d'un projet qui me "travaille" depuis quelques temps et qui reprend en partie une idée lancée sur le post de la lozere d'antan ( un sujet par village). Cilaos a raison de dire que ce serait un peu le " bazar" s'il y avait un sujet par commune.
Mais, Naussac pour moi, c'est un peu particulier puisque c'est mon village (avec Auroux) et que ce village n'existe plus.
Je vais essayer de le faire revivre un peu pour vous . L'essentiel des textes est tiré d'une petite brochure réalisé quand le barrage a été construit et qui avait été remis à tous les habitants de l'époque . Il comprend aussi des photos. J'en mettrai aussi quelques unes personnelles, hélas d'une qualité médiocre (prise à l'époque avec un Polaroid à développement instantané).
Un grand merci à Cilaos qui a bien voulu me laisser l'exclusivité des cartes de Naussac pour illustrer ce post.
Dernière édition par Planti le Ven 16 Jan - 7:26, édité 2 fois
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Re: NAUSSAC
LA GEOLOGIE DU BASSIN DE NAUSSAC
Texte rédigé par J.M.TEISSANDIER
Naussac, petit village de 150 habitants, inconnu jadis de bon nombre de Lozériens, a acquis aujourd’hui une célébrité nationale, due à son réseau hydrographique et à sa géomorphologie, permettant la construction d’un barrage.
Celui-ci est en fait situé sur le Donozau qui reçoit entre autre, comme affluent, le ruisseau de Chalsade irriguant toute la vallée de Naussac sur 7 km.
La variété des terrains environnants, la complexité de l’appareil tectonique et la géochronologie de l’ensemble, font que la géologie du Bassin de Naussac, doit pour donner son entité, être envisagé sur un plan régional.
Toute la vallée du ruisseau de la Chalsade est emplie de sédiments, mais la roche mère n’est autre que du granite. D’ailleurs, il s’agit de la zone la plus orientale du Massif de la Margeride. Ce granite porphyroïde, étudié par de nombreux auteurs, se caractérise par ses mégacristaux de feldspath potassique connus sous le nom de « dents de cheval » ; les autres composants majeurs, quartz et biotite, n’ont rien de bien particulier, et sont accompagnés par quelques minéraux accéssoires : zircon, tourmaline, apatite ; Ce granite porphyroïde contient localement un granite plus clair à grains plus fins connu sous le nom de leucogranite, dont un massif important se situe dans le triangle Auroux-Chabestras-Saint Jean La Fouillouse. On trouve quelques lambeaux de ce granite dans les environs de Briges, à la source du ruisseau de Chalsade et au nord est du village de la Ponteyre. Il semblerait que la zone granitique situé au nord d’une ligne Laval-Atger- Naussac possède une structure légèrement plus fine que celle de l ‘ensemble de la Margeride, continuée en faisant un massif totalement différent. Cependant, le passage de l’un à l’autre se faisant progressivement, malgré la coupure par une faille, et la composition chimique des deux granites étant identique, il est peu vraisemblable que l’on soit en présence de deux massifs différents séparés par la vallée de Naussac.
Cette vallée est comblée par des formations sédimentaires qui sont de trois types, classées selon leur mise en place : des paléosols rubéfiés de type latéritique formé in situ : altération du soubassement granitique, de couleur rouge orangée, mais montrant sa texture de granite altéré. On les observe le long de la route de la Ponteyre à Faveyrolles.
Le deuxième type de terrain sédimentaire est constitué par des dépôts de sables et de graviers bien roulés. On obtient alors une forme d’entablements dont les limites sont bien marquées par différents ruisseaux : la plus belle table se plaçant entre le ruisseau du Réal et le ruisseau de Chalsade.
Quant au troisième type, il s’agit des alluvions récentes, entrainées par les ruisseaux et formant des flots. La plus grande surface constituée par des alluvions récentes s’étale dans la vallée du Donozau, de son confluent avec le ruisseau du Réal, avec son confluent avec le Cougouroux.
C’est d’ailleurs la vallée du Donozau qui, vers le Sud établit le contact granite-métamorphique, alors que vers le Nord, à partir de la Ponteyre, il s’agit d’une faille.
De la Ponteyre vers le Sud, ce sont des micaschistes et des gneiss que l’on trouve le long du granite. Ils sont feuilletés et leur constituant micacé peut être la muscovite ou la biotite. Aux environs de Saint Flour de Mercoire et du Mas Armand, les micaschistes sont fortement plissotés et possèdent localement des intercalations de quarzites à biotite ou des amphibolites très compactes. Ce sont encore les mêmes micaschistes que l’on rencontre en écailles allongées le long de la zone de dislocation de Naussac.
Mais l’essentiel des roches métamorphiques est constitué par des gneiss oeillés dont les yeux sont composés de feldspath orthose, de quartz et de muscovite, tandis que qaurtz, feldspath sodique et potassique, biotite, sphène, zircon, grenat et sillimanite sont les minéraux composant le reste. Ces gneiss sont plus ou moins lités et localement traversés par des filonnets de pegmatite. Ils apparaissent particulièrement dans la gorge du Donozau, en rive gauche, de l’Allier au pont de la D.26 et constituent sur cette rive les assises du barrage. Par contre, les assises en rive droite sont constitués par des leptynites de teinte claire : quartz, feldspath sodique ou potassique et sillimanite. Celles-ci peuvent être litéees, gneissiques, amygdalaires, grenues, rubanées et peuvent, dans certains cas se confondre avec des granites à grains très fins. Une origine vulcano-sédimentaire a été attribuée à ces leptynites par Wissbrod. La variété des roches étudiées nous laisse présager la complexité de la tectonique et de la géochronologie de l’ensemble.
Sur le plan tectonique, les environs de Naussac sont particulièrement tourmentés. Il faut remarquer d’abord la présence d’une faille régionale orientée N.W-S.E qui part de Langogne, longe tout le bassin de Naussac, passe au sud de Laval-Atger et se prolonge en direction de Saugues. La zone faillée est large de quelques centaines de mètres et a permis la remontée d’écailles de micaschistes. Il est à noter que cette faille passe en plein sur le site du barrage, qu’elle a rejoué après sa formation et ce, plusieurs fois dans des temps relativement récents. Le rejet visible est d’une centaine de mètres et montre des parois subverticales avec miroirs de faille tapissés de calcédoine.
En ce qui concerne le massif granitique, il est parcouru par un système de failles circulaires, concentriques, à regard vers l’ouest, prenant au Sud une direction N.W-S.E. Ce système de failles se prolonge dans le métamorphique, en gardant une direction E-W . Le métamorphisme est également parcouru par un système de failles N-S dont la plus c élèbre est celle de Villefort. Il semblerait que la 1ère phase tectonique soit liée à la mise en place du Massif du Velay, donnant les failles à tendance circulaire. Il me semble difficile de lier la faille rectiligne Saugues-Naussac à cette phase, malgré sa direction. La relier à la perturbation de direction méridienne serait peut-être plus réaliste, et corerspondrait à une phase de métamorphisme.
Les observation de terrain permettent de savoir que le granite de la Margeride est intrusif dans les séries métamorphiques. Des données radiomètriques (méthode uranium-plomb) m’ont permis de dater approximativement le granite de la Margeride à 320 millions d’années.
Nous avons donc au départ toute la série métamorphique. Le Massif de la Margeride s’insère dans le métamorphique à 320 M.A. Ensuite, la mise en place du Velay provoque une phase tectonique à mouvement vertical avec failles circulaires.
C’est ensuite qu’il y aurait écrasement du métamorphique sur le granite beaucoup plus rigide. IL y aurait à ce moment-là l’accident tectonique de Saugues-Naussac avec la mise en place des écailles de micashistes.
Un premier rejeu de cette faille au début du tertiaire provoquerait la cuvette de Naussac avec la formation de paléosols rubéfiés de l’Eocène (environ 40 M.A.) Les entablements de sable et de gravier daterait alors du Miocène supérieur, soit une dizaine de millions d’années. Mais toute la dépression de Naussac a été disloquée par un réseau de petites failles de direction méridiennes dont l’âge récent est Villafranchien, attesté par l’existence de quelques galets de basalte. C’est à ce réseau de failles très récent qu’est attribué la gorge du Donozau, qui lui donne sa communication avec l’Allier.
La géologie des environs de Naussac remonte à des temps anciens (320 M.A), mais la formation même du bassin de Naussac est liée à une suite d’accidents tectoniques fort nombreux et dont certains sont particulièrement récents.
La construction du barrage, d’une part sur une faille régionale qui a rejoué plusieurs fois, et dans des temps récents, d’autre part dans un compartiment dû à une petite faille récente et perpendiculaire à la précédente, présente à mon avis, un certain risque.
Texte rédigé par J.M.TEISSANDIER
Naussac, petit village de 150 habitants, inconnu jadis de bon nombre de Lozériens, a acquis aujourd’hui une célébrité nationale, due à son réseau hydrographique et à sa géomorphologie, permettant la construction d’un barrage.
Celui-ci est en fait situé sur le Donozau qui reçoit entre autre, comme affluent, le ruisseau de Chalsade irriguant toute la vallée de Naussac sur 7 km.
La variété des terrains environnants, la complexité de l’appareil tectonique et la géochronologie de l’ensemble, font que la géologie du Bassin de Naussac, doit pour donner son entité, être envisagé sur un plan régional.
Toute la vallée du ruisseau de la Chalsade est emplie de sédiments, mais la roche mère n’est autre que du granite. D’ailleurs, il s’agit de la zone la plus orientale du Massif de la Margeride. Ce granite porphyroïde, étudié par de nombreux auteurs, se caractérise par ses mégacristaux de feldspath potassique connus sous le nom de « dents de cheval » ; les autres composants majeurs, quartz et biotite, n’ont rien de bien particulier, et sont accompagnés par quelques minéraux accéssoires : zircon, tourmaline, apatite ; Ce granite porphyroïde contient localement un granite plus clair à grains plus fins connu sous le nom de leucogranite, dont un massif important se situe dans le triangle Auroux-Chabestras-Saint Jean La Fouillouse. On trouve quelques lambeaux de ce granite dans les environs de Briges, à la source du ruisseau de Chalsade et au nord est du village de la Ponteyre. Il semblerait que la zone granitique situé au nord d’une ligne Laval-Atger- Naussac possède une structure légèrement plus fine que celle de l ‘ensemble de la Margeride, continuée en faisant un massif totalement différent. Cependant, le passage de l’un à l’autre se faisant progressivement, malgré la coupure par une faille, et la composition chimique des deux granites étant identique, il est peu vraisemblable que l’on soit en présence de deux massifs différents séparés par la vallée de Naussac.
Cette vallée est comblée par des formations sédimentaires qui sont de trois types, classées selon leur mise en place : des paléosols rubéfiés de type latéritique formé in situ : altération du soubassement granitique, de couleur rouge orangée, mais montrant sa texture de granite altéré. On les observe le long de la route de la Ponteyre à Faveyrolles.
Le deuxième type de terrain sédimentaire est constitué par des dépôts de sables et de graviers bien roulés. On obtient alors une forme d’entablements dont les limites sont bien marquées par différents ruisseaux : la plus belle table se plaçant entre le ruisseau du Réal et le ruisseau de Chalsade.
Quant au troisième type, il s’agit des alluvions récentes, entrainées par les ruisseaux et formant des flots. La plus grande surface constituée par des alluvions récentes s’étale dans la vallée du Donozau, de son confluent avec le ruisseau du Réal, avec son confluent avec le Cougouroux.
C’est d’ailleurs la vallée du Donozau qui, vers le Sud établit le contact granite-métamorphique, alors que vers le Nord, à partir de la Ponteyre, il s’agit d’une faille.
De la Ponteyre vers le Sud, ce sont des micaschistes et des gneiss que l’on trouve le long du granite. Ils sont feuilletés et leur constituant micacé peut être la muscovite ou la biotite. Aux environs de Saint Flour de Mercoire et du Mas Armand, les micaschistes sont fortement plissotés et possèdent localement des intercalations de quarzites à biotite ou des amphibolites très compactes. Ce sont encore les mêmes micaschistes que l’on rencontre en écailles allongées le long de la zone de dislocation de Naussac.
Mais l’essentiel des roches métamorphiques est constitué par des gneiss oeillés dont les yeux sont composés de feldspath orthose, de quartz et de muscovite, tandis que qaurtz, feldspath sodique et potassique, biotite, sphène, zircon, grenat et sillimanite sont les minéraux composant le reste. Ces gneiss sont plus ou moins lités et localement traversés par des filonnets de pegmatite. Ils apparaissent particulièrement dans la gorge du Donozau, en rive gauche, de l’Allier au pont de la D.26 et constituent sur cette rive les assises du barrage. Par contre, les assises en rive droite sont constitués par des leptynites de teinte claire : quartz, feldspath sodique ou potassique et sillimanite. Celles-ci peuvent être litéees, gneissiques, amygdalaires, grenues, rubanées et peuvent, dans certains cas se confondre avec des granites à grains très fins. Une origine vulcano-sédimentaire a été attribuée à ces leptynites par Wissbrod. La variété des roches étudiées nous laisse présager la complexité de la tectonique et de la géochronologie de l’ensemble.
Sur le plan tectonique, les environs de Naussac sont particulièrement tourmentés. Il faut remarquer d’abord la présence d’une faille régionale orientée N.W-S.E qui part de Langogne, longe tout le bassin de Naussac, passe au sud de Laval-Atger et se prolonge en direction de Saugues. La zone faillée est large de quelques centaines de mètres et a permis la remontée d’écailles de micaschistes. Il est à noter que cette faille passe en plein sur le site du barrage, qu’elle a rejoué après sa formation et ce, plusieurs fois dans des temps relativement récents. Le rejet visible est d’une centaine de mètres et montre des parois subverticales avec miroirs de faille tapissés de calcédoine.
En ce qui concerne le massif granitique, il est parcouru par un système de failles circulaires, concentriques, à regard vers l’ouest, prenant au Sud une direction N.W-S.E. Ce système de failles se prolonge dans le métamorphique, en gardant une direction E-W . Le métamorphisme est également parcouru par un système de failles N-S dont la plus c élèbre est celle de Villefort. Il semblerait que la 1ère phase tectonique soit liée à la mise en place du Massif du Velay, donnant les failles à tendance circulaire. Il me semble difficile de lier la faille rectiligne Saugues-Naussac à cette phase, malgré sa direction. La relier à la perturbation de direction méridienne serait peut-être plus réaliste, et corerspondrait à une phase de métamorphisme.
Les observation de terrain permettent de savoir que le granite de la Margeride est intrusif dans les séries métamorphiques. Des données radiomètriques (méthode uranium-plomb) m’ont permis de dater approximativement le granite de la Margeride à 320 millions d’années.
Nous avons donc au départ toute la série métamorphique. Le Massif de la Margeride s’insère dans le métamorphique à 320 M.A. Ensuite, la mise en place du Velay provoque une phase tectonique à mouvement vertical avec failles circulaires.
C’est ensuite qu’il y aurait écrasement du métamorphique sur le granite beaucoup plus rigide. IL y aurait à ce moment-là l’accident tectonique de Saugues-Naussac avec la mise en place des écailles de micashistes.
Un premier rejeu de cette faille au début du tertiaire provoquerait la cuvette de Naussac avec la formation de paléosols rubéfiés de l’Eocène (environ 40 M.A.) Les entablements de sable et de gravier daterait alors du Miocène supérieur, soit une dizaine de millions d’années. Mais toute la dépression de Naussac a été disloquée par un réseau de petites failles de direction méridiennes dont l’âge récent est Villafranchien, attesté par l’existence de quelques galets de basalte. C’est à ce réseau de failles très récent qu’est attribué la gorge du Donozau, qui lui donne sa communication avec l’Allier.
La géologie des environs de Naussac remonte à des temps anciens (320 M.A), mais la formation même du bassin de Naussac est liée à une suite d’accidents tectoniques fort nombreux et dont certains sont particulièrement récents.
La construction du barrage, d’une part sur une faille régionale qui a rejoué plusieurs fois, et dans des temps récents, d’autre part dans un compartiment dû à une petite faille récente et perpendiculaire à la précédente, présente à mon avis, un certain risque.
Planti- Nouveau membre
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Re: NAUSSAC
Cet espace numérique va devenir une sacré mine (pardon Michel) de renseignements sur l'histoire et la géographie lozérienne. Merci les gars !
Surcouf- Membre trop actif
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Re: NAUSSAC
Bonsoir Planti
Puisque tu dis que Naussac c'est ton village, je comprends que tu t'intérèsse à la vie de ce village, ce qu'il était avant la construction du barrage !
Je soppose que tu possèdes (ou que tu connaisse) le tres beau livre qu'à écri Jean Claude Bourret, originaire lui aussi de ce village
Ce livre est plein de témoignages des anciens, de sa famille, et illustré de photos du vieux Naussac
Et à la fin la mise en eau du barrage !
Tres intéréssant tout ça
Puisque tu dis que Naussac c'est ton village, je comprends que tu t'intérèsse à la vie de ce village, ce qu'il était avant la construction du barrage !
Je soppose que tu possèdes (ou que tu connaisse) le tres beau livre qu'à écri Jean Claude Bourret, originaire lui aussi de ce village
Ce livre est plein de témoignages des anciens, de sa famille, et illustré de photos du vieux Naussac
Et à la fin la mise en eau du barrage !
Tres intéréssant tout ça
Invité- Invité
Re: NAUSSAC
Bonjour Planti, je suis trés intéressée par l'histoire du barrage de Naussac, j'ai cru comprendre que tout n'était pas allé sans problème et qu'il avait fallu mettre le paquet (en eau) pour réussir cette retenue.
Outre les drames personnels que ça a pu engendrer, as-tu une idée sur les effets bon ou mauvais sur la ressource en eau ?
Outre les drames personnels que ça a pu engendrer, as-tu une idée sur les effets bon ou mauvais sur la ressource en eau ?
Piboule- Faites la taire !
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Re: NAUSSAC
Effectivement le livre de JC Bourret est super, et ils prend tout son sens pour des personnes qui n'ont pas connu Naussac avant le barrage.
C'est même assez émouvant par moment.
D'ailleurs je crois que les projets initiaux bien avant celui-ci et qu'évoque Bourret était bien plus ambitieux que celui-ci. Même qu'il devait engloutir Langogne, mais j'en suis pas certain !!!
@Planti : Pourrais tu nous scanner la plaquette que tu évoque au début de ont premier message ?
Exode, chômage, C'est vrai que la Lozère paye cela à causse de Naussac !
On paye cela à causse du manque d'ambition et d'idées de nos décideurs. Langogne fait peine alors que cette région à du potentiel autour de ce super plan d'eau. Rien n'a était fait (ou presque depuis la mise en eau).
Le Casino il fallait le mettre à Naussac !
Vendre Naussac qui est carrefour de 3 régions, avec de bonnes voie d'accès voie_express et Cévenol...
Pradelles un des plus beau village à côté, le musée vivant du cheval,le train touristique, la filature, le domaine de Barre, son golf !
Voilà un coin à faire connaitre !
Mais Langogne est peu engageant...
C'est même assez émouvant par moment.
D'ailleurs je crois que les projets initiaux bien avant celui-ci et qu'évoque Bourret était bien plus ambitieux que celui-ci. Même qu'il devait engloutir Langogne, mais j'en suis pas certain !!!
@Planti : Pourrais tu nous scanner la plaquette que tu évoque au début de ont premier message ?
Exode, chômage, C'est vrai que la Lozère paye cela à causse de Naussac !
On paye cela à causse du manque d'ambition et d'idées de nos décideurs. Langogne fait peine alors que cette région à du potentiel autour de ce super plan d'eau. Rien n'a était fait (ou presque depuis la mise en eau).
Le Casino il fallait le mettre à Naussac !
Vendre Naussac qui est carrefour de 3 régions, avec de bonnes voie d'accès voie_express et Cévenol...
Pradelles un des plus beau village à côté, le musée vivant du cheval,le train touristique, la filature, le domaine de Barre, son golf !
Voilà un coin à faire connaitre !
Mais Langogne est peu engageant...
Invité- Invité
Re: NAUSSAC
Et Langogne perd encore des habitants
1999 / 2006 - 24 habitants
sauf Naussac + variation + 10 habitants
1999 / 2006 - 24 habitants
sauf Naussac + variation + 10 habitants
Invité- Invité
Re: NAUSSAC
gabatch a écrit:Et Langogne perd encore des habitants
1999 / 2006 - 24 habitants
sauf Naussac + variation + 10 habitants
Oui mais ce sont surtout des retraités qui reviennent au pays ou des langonais qui viennent pour la qualité du paysage
Planti- Nouveau membre
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Re: NAUSSAC
gabatch a écrit:Bonsoir Planti
Puisque tu dis que Naussac c'est ton village, je comprends que tu t'intérèsse à la vie de ce village, ce qu'il était avant la construction du barrage !
Je soppose que tu possèdes (ou que tu connaisse) le tres beau livre qu'à écri Jean Claude Bourret, originaire lui aussi de ce village
Ce livre est plein de témoignages des anciens, de sa famille, et illustré de photos du vieux Naussac
Et à la fin la mise en eau du barrage !
Tres intéréssant tout ça
Je sais qu'il existe Malheureusement je n'ai jamais pu acquérir ni meme feuilleter cet ouvrage. Jean Claude Bourret est de Pomeyrols hameau qui n'a pas été noyé (il se situe juste à la fin du barrage avant d'arriver à Briges en allant de Langogne à Laval Atger). Le hameau est un peu en retrait de la route il est caché par les arbres.
Je profite d'ailleurs de ce post pour lancer un appel : si quelqu'un en trouve un exemplaire je suis pret à l'acquérir
Dernière édition par Planti le Lun 19 Jan - 18:12, édité 1 fois
Planti- Nouveau membre
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Re: NAUSSAC
Salhiens a écrit:Effectivement le livre de JC Bourret est super, et ils prend tout son sens pour des personnes qui n'ont pas connu Naussac avant le barrage.
C'est même assez émouvant par moment.
@Planti : Pourrais tu nous scanner la plaquette que tu évoque au début de ont premier message ?
Mais Langogne est peu engageant...
C'est un peu l'objet de ce post . Le premier article en est extrait . Je vais mettre la suite : une étude sur l'habitat, puis quelques notes sur l'histoire et enfin les photos .
Planti- Nouveau membre
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Re: NAUSSAC
Je suis passionné par toute l'histoire de la Lozère, cela à travers les cartes postales anciennes !
Je possède tout un album de cartes sur Langogne, mais aussi quelques cartes de Naussac de ce qu'était ce village avant !
Le livre de Jean Claude Bourret j'étais content de le trouver, je l'ai trouvé un jour tout à fait par hazard en chinant , et bien loin de la Lozère !
Comme quoi !
Je possède tout un album de cartes sur Langogne, mais aussi quelques cartes de Naussac de ce qu'était ce village avant !
Le livre de Jean Claude Bourret j'étais content de le trouver, je l'ai trouvé un jour tout à fait par hazard en chinant , et bien loin de la Lozère !
Comme quoi !
Invité- Invité
Re: NAUSSAC
C'est noté Planti, pour ta recherche
A ce moment là, je te propose , si tu veux bien me donner ton adresse mail, par Mp, je te contacterai au cas ou !
A ce moment là, je te propose , si tu veux bien me donner ton adresse mail, par Mp, je te contacterai au cas ou !
Dernière édition par gabatch le Mar 20 Jan - 8:45, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: NAUSSAC
gabatch a écrit:C'est noté Planti, pour ta recherche
On sait jamais, surtout qu'en février je refais un salon des vieux papiers, et cpa, sur la capitale
A ce moment là, je te propose , si tu veux bien me donner ton adresse mail, par Mp, je te contacterai au cas ou !
La capitale, Lutéce ?
Gabatch, ne m'oublies me ferait un plaisir de venir !
Re: NAUSSAC
Planti a écrit:
Je profite d'ailleurs de ce post pour lancer un appel : si quelqu'un en trouve un exemplaire je suis pret à l'acquérir
Ebay est ton ami. Je l'ai acheté sur ce site !
PriceMinister peut t'aider aussi.
Invité- Invité
Re: NAUSSAC
gabatch a écrit:C'est noté Planti, pour ta recherche
On sait jamais, surtout qu'en février je refais un salon des vieux papiers, et cpa, sur la capitale
A ce moment là, je te propose , si tu veux bien me donner ton adresse mail, par Mp, je te contacterai au cas ou !
Il convient toutefois de ne pas confondre refaire un salon des vieux papiers et refaire les vieux papiers du salon!
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Re: NAUSSAC
Ni faire les papiers aux vieux du salon
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Re: NAUSSAC
cilaos a écrit:gabatch a écrit:C'est noté Planti, pour ta recherche
On sait jamais, surtout qu'en février je refais un salon des vieux papiers, et cpa, sur la capitale
A ce moment là, je te propose , si tu veux bien me donner ton adresse mail, par Mp, je te contacterai au cas ou !
La capitale, Lutéce ?
Gabatch, ne m'oublies me ferait un plaisir de venir !
Où ça ? Quand ça ?
Il ferait beau que Gabatch monte à la capitale sans nous prévenir!
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Re: NAUSSAC
Fraissinet a écrit:
Où ça ? Quand ça ?
Il ferait beau que Gabatch monte à la capitale sans nous prévenir!
Eh oui il y a monter à la capitale, mais aussi (l'inverse) descendre en province
Dernière édition par gabatch le Mar 20 Jan - 8:44, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: NAUSSAC
Merci pour vos références et vos encouragements. je ne pensais pas qu'un petit village du nord pouvait autant intéresser....
Planti- Nouveau membre
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Re: NAUSSAC
LE VILLAGE DE NAUSSAC ET SON HABITAT
En 1978, la perspective de la disparition du village de la cuvette de Naussac sous les eaux de lac du barrage était bien proche. Il devenait indispensable de garder un portait aussi fidèle que possible du village et des hameaux menacés. A la demande du Comité Départemental d’Inventaire de la Lozère, nous sommes allés faire l’inventaire de la zone inondable. Une équipe composée de deux photographes et de deux chercheurs a rassemblé sur l’architecture une documentation composée de photographies et d’observations ; des relevés, indispensables à l’étude ont pu être faits grâce à l’Agence des Bâtiments de France, de Mende. Cet « inventaire » a évidemment porté sur les principaux édifices du village : l’église, les vestiges de la maison abbatiale, l’Abbaye des Chambons, mais aussi sur les maisons et les fermes et sur ce petit « mobilier » campagnard : croix des chemins, fontaines dont la découverte au détour des chemins est un des charmes de ce pays . L’intérêt de cette enquète dont nous vous présentons ici le résultat pourrait être, tout en gardant une documentation sur ce pays, d ‘esquisser une typologie de l’habitat.
I – PRINCIPAUX EDIFICES ET CROIX DES CHEMINS
L’église Sainte Madeleine s’élève à l’extrémité Est du Village. La construction actuelle à l’emplacement d’un édifice plus ancien date de 1858, comme l’indique une plaque commémorative fixée sur sa façade. Cette inscription donne également le nom de l’architecte : Tourette. En 1887, un incendie détruisait le clocher qui ne fut rebâti qu’en 1934.
Le plan de l’église est en croix latine, à transept saillant et chevet plat.
La nef unique et les bras du transept sont couverts de voûtes d’arêtes. Comme beaucoup d’églises lozèriennes, elle communiquait avec le presbytère par une porte aujourd’hui murée. La porte d’entré de style néo-roman s’ouvre dans l’élévation Sud. Bien que de construction très récente, cette modeste église s’intègre parfaitement dans une série d’églises lozériennes de tradition romane.
Le Château Abbatial.
Propriétaire du village de Naussac depuis 1180, l’abbaye cistercienne des Chambons ne paraît pas avoir eu de « château » avant le XVIIème siècle : en 1661, il dépendait du lot abbatial de Louis Chaumejan-Fonrille, abbé commanditaire des Chambons « qui l’habitait volontiers » (-1-). A quoi pouvait ressembler ce château ? Les auteurs (-2-) de l’article sur les ruines de l’Abbaye des Chambons, parlent d’un château fort avec deux tours. De ces deux tours dont le plan est encore visible sur le plan cadastral de 1835, il ne subsiste que la belle tour d’escalier remarquable par sa porte d’entrée , la mouluration des baies et la présence d’une échauguette.
Malgré la présence de cet élément de défense, il est probable que cet édifice n’était pas un château fort mais plutôt une grande demeure a tours d’angle.
Il reste en outre un problème que seules des fouilles ou un dépouillement systématique des archives notariales pourraient permettre de résoudre : la tradition orale du village désigne sous le nom de « château » une grande maison ( maison Viala ) située à une centaine de mètres à l’Est de la tour.
La partie basse du logis présente des éléments qui pourraient être contemporains de la construction du château abbatial : salle voûtée en berceau, cheminée à linteau et piédroit moulurés ; les élévations extérieures présentent dans leur partie inférieure un bel appareil de granit et des moulures en remploi. On a là probablement les vestiges d’une maison importante mais il n’est pas possible de dire quel était son rapport exact avec le château.
1 -- ROBERT (A).- Les Abbés du monastère cistercien des Chambons au diocèse de Viviers (1152-1791) – Extrait de la revue du Vivarais ; Largentière, imp. Humbert et fils, 1969
2 -- ROBERT (A) - SAINT-JEAN (R) – ANDRE (M) – Les ruines de l’abbaye des Chambons – Extraits de la Revue du Vivarais ; N°1, 1972
Les croix des chemins
La carte I.G.N. au 1150000 mentionne douze croix sur le territoire de la commune de Naussac. Sept de ces croix situées dans le périmètre de la zone inondable ont été étudiées. A ces dernières, il faut ajouter les trois croix du village et celle du cimetière. On peut distinguer deux types de croix : les croix construites entièrement en granite, et les croix en fer forgé fixées sur un socle de granite plus ou moins taillé. Le décor de la croix est sommaire, (cannelures, chevrons ) et souvent absent. Seule la croix du hameau de Réals porte une date 1856 gravée sur le montant en fer.
II – l’HABITAT
Situation
Le chapitre consacré au cadre géographique de Naussac a replacé le village et les hameaux dans leur environnement.
Le village s’allonge d’Est en Ouest le long de la route de Langogne à Briges ; les principaux édifices : église, vestiges de la maison abbatiale, et même l’école, de construction pourtant relativement récente, sont tous à l’extrémité Est de l’agglomération. Cette dernière est composée d’une quarantaine de maisons adossées à la montagne dont elles utilisent la pente pour ménager l’accés aux granges, les logis s’ouvrent vers le Sud ; les maisons bordant la route au Sud présentent le plus souvent sur cette dernière une façade aveugle.
Matériaux
La seule richesse de ces maisons est l’usage général pour la construction des murs maîtres, du granite gris et d’Arkose de couleur rouge d’extraction locale. Ces matériaux sont employés en moellons équarris disposés en lits régulier.
[ Ndlr : photo personnelle : détail d'une maison ici l'épicerie du village ]
Les murs sont à deux parements. L’emploi de la tuile creuse en couverture est général à l’exception de la grande maison 139 du village et dune maison de même type aux Pascals, dont les toits à croupes sont couverts d’ardoise. La même grande maison 139 possède un petit pavillon de jardin couvert de tuiles plates vernissées.
Tous les aménagements intérieurs : cloisons, escaliers sont en bois résineux.
Les structures
Commandés par les impératifs du climat et de l’élevage, la structure est sommaire. La type de maison le plus répandu est de plan allongé, simple en profondeur, établie contre la pente : le rez de chaussée ou se trouve le logis et l’étable, est ajouré vers le Sud et enterré coté montagne. L’étage unique non plafonné est en rez de chaussée du coté de la pente ; On y trouve la grange. Dans ce bâtiment d’un seul tenant, le logis occupe un minimum d’espace isolé à une extrémité par des cloisons en planches, contre lesquelles sont fixés des placards. Au rez de chaussée, une seule pièce avec une grande cheminée dont le linteau peut être de pierre appareillée ou en bois et dans une seule maison un évier en pierre installé dans la niche.
Une alcôve et une petite pièce aveugle, la « cave » sont isolées par des cloisons en bois. La cave est souvent creusée dans le sol ; c’est l’endroit ou l’on conserve les fromages.
A l’étage, dans l’extrémité du comble peut être ménagée une petite chambre. Un minimum de place est laissé à l’escalier, simple échelle de meunier situé face à l’entrée.
A ces dispositions intérieures correspond celle des ouvertures : l’élévation Sud toute en longueur est dissimétrique ; à une extrémité, sont groupés les ouvertures donnant jour au logis, généralement quatre ( la porte piétonne et une baie au rez de chaussée, une ou deux fenêtres à l’étage).
Dans le reste de l’élévation, on trouve l’entrée de l’étable, et parfois celle de la grange à laquelle on accède par un plan incliné (cet accès est souvent reporté sur le côté ou à l’arrière), dans le cas de maisons adossées à la pente. Les fenêtres sont rectangulaires et couvertes d’un linteau monolithe. Le couvrement des portes d’étable est le plus souvent un imposant linteau en arc segmentaire en trois morceaux ; ce linteau est plus rarement monolithe ou en arc en plein cintre à claveaux réguliers.
Les combles et couvertures.
Les toits de pentes faibles, sont portés par des charpentes sans chevrons. Les fermes sont constituées par deux arbalétriers, portés par des poteaux doublant les murs gouttereaux. Les voliges sont posées directement sur les pannes, perpendiculairement à l’égoût du toit. Ce dernier est généralement fermé le long du mur gouttereau par une gênoise à trois rangs de tuile canal. Mais une maison présente un type d’avant-toit répandu en Margeride : l’avant-toit est fermé par des planches portées par des corbeaux taillés en quart de rond. Ces toits dont le caractère extérieur est méditerranéen (usage de la tuile creuse) sont assortis d’une charpente plus forte qu’il n’est d’usage, dans la partie méridionale de la région(Gard Hérault) : ceci peut être du à la nécessité de renforcer le toit pour résister à l’enneigement de l’hiver.
Les fermes à cours fermées.
Ces quelques observations définissent le type de maisons le plus répandu, qui est aussi le plus simple.
Il se caractérise par un souci d’économie et d’adaptation au milieu naturel : climat montagnard aux hivers rudes, nécessité de rassembler sous un même toit les bêtes, les gens et toutes les réserves indispensables : fourrage, grains et même l’eau : la maison (parcelle 127) et la maison des Pascals, construites à flan de coteau abritent une source derrière la cuisine (cf figure). A la Ponteyre, un puits se trouve creusé sous le mur gouttereau de l’étable, ouvert au ras du sol, de façon a être accessible aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur.
Le grand volume du comble abrite le fourrage et la paille. Et l’on ménage dans les boiseries des « armoires » en bois résineux ou l’on conserve le grain et la viande (charnier).
Les Hameaux
Ils groupent quelques grosses fermes ( 2 à Réals, 9 à la Ponteyre, 4 aux Pascals, 5 à Méjasolle ). A coté de la petite ferme de plan très simple décrite plus haut, on trouve deux types d’exploitations plus complexes ou le logis est isolé des bâtiments agricoles : la ferme à cour fermée, à laquelle on accède par une porte charretière protégée par un chaperon de tuiles creuses et la ferme de plan en L sans clôture batie.
La Ponteyre possède deux beaux exemples du premier type ; l’une d’entre elles possède un pigeonnier.
Le plan de ces fermes à cour fermée est à rapprocher de celui de la ferme isolée de Malpertus, dont la porte charretière est datée 1811.
Le deuxième type de ferme se trouve représentée à Réals ; il se caractérise par l’importance du logis qui peut être complètement isolé du bâtiment abritant l’étable et la garnge.
(3) - Insee 1946
Décor
Le décor est presque totalement absent de l’habitat de Naussac : les rares éléments décoratifs sculptés : appuis de fenêtres moulurés ; décor de cheminée pourrait être des remplois provenant des ruines de l’ancienne maison abbatiale.
Une série de portes à encadrement de pilastres ont été l’objet d’une petite recherche. Elles sont probablement de construction tardive comme en témoigne la date de 1874 portée par la porte de la maison N°121.
CONCLUSION
Par bien des caractères l’habitat de Naussac semble s ‘apparenter à l’habitat de la Margeride ( 4), pays de montagnes au climat rude, et dont la ressource essentielle est l’élevage, on trouve un architecture pauvre, certes, mais dont les structures sont adaptées à ces conditions : constructions de granite de dimension médiocre rassemblant sous un même toit bêtes et gens, et toutes les réserves nécessaires pour passer l’hiver.
Il serait vain dans l’état actuel de nos connaissances d’essayer de décrire l’évolution historique de cette architecture paysanne.
4 - Cf. CAYLA. A – Architecture paysanne de Rouergue et des Cevennes –pp72-73
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Re: NAUSSAC
Suite de la brochure sur Naussac
Texte de présentation de l'histoire écrit par l'Abbé Félix Viallet, ancien maire de Langogne et historien local.
LES GRANDES DATES DE NAUSSAC
Naussac en Lozére se trouve le long du Vieux Chemin qui reliait Langogne à Saugues aux temps heureux du Gévaudan.
Son nom – NANSAC dans les vieux textes – peut se rattacher au gaulois Nantos qui signifie « Vallée », Naussac serait à l’origine, avec le suffixe « AC », le domaine de la « Vallée ». Ce sens correspond parfaitement à la réalité. La zone ou il est situé forme une dépression unie qui s’enfonce, à partir de Langogne en direction du Nord Ouest, entre la falaise rectiligne du plateau de Fontanes au Nord, et au sud, la crète boisée qui sépare le bassin de l’Allier de celui du Chapeauroux.
Au pied de la falaise, court la route départementale 26 qui relie l’Est Lozèrien à l’Auvergne. Dans le terrain formé de dépôts torrentiels et lacustres, de sables et de graviers, colorés du rouge de la latérite sur presque toute sa longueur de huit kilomètres, coulent les ruisseaux de la Gazelle et de Réals qui vont rejoindre le Donozau qui les amènera à l’Allier tout proche.
Comme le mot le dit, Naussac est un site ancien : il existait à l’époque gaulois. Au débouché des gorges de l’Allier, il offrait aux envahisseurs celtes un lieu de séjour idéal, poissonneux et giboyeux à souhait. Les fouilles de Lago, des Coudoulines, les découvertes du « Champ de Fer » au Cheylaret ont prouvé de très vieilles implantations dans cette région.
Les invasions des Wisigoths passèrent sur Naussac sans mettre en jeu son existence puisque ce nom apparaît dans un texte de 1180. C’est la naissance du bourg à l’histoire écrite, désormais on peut suivre les étapes de sa vie.
En 1152 avait été fondée, près de Borne en Vivarais, dans un coin perdu appelé « Les Chambons », une abbaye dont les moines changèrent bientôt la robe noire des bénédictins pour la coule blanche des Cisterciens. Jeune et ardente, elle reçut l’appui des seigneurs du voisinage, de Borne et de Luc qui la dotèrent très richement.
Il y avait alors près de Monistrol d’Allier, Pons de Douchanès, seigneur de Douchanès et de Thoras en Gévaudan, baron d’Aps en Vivarais. Il était aussi maître de Naussac. Comme beaucoup de puissants de l’époque, il voulut s’assurer, après la mort, des prières pour son âme, et une sépulture pour son corps. Il s’adressa à l’abbaye des Chambons, qui était en Vivarais mais proche de ses terres de Gévaudan. Il lui fit don de ses droits seigneuriaux sur Naussac et des biens qu’il y avait en propre, à savoir « cinq mas et un terroir, le tiers del roi del Rouget at aussi le bois, le Mas Dalo à Réals » Il ajouta à cette liste les biens qu’il possédait au Plagnial, sur la rive droite de l’Allier. Ces actes font partie de l’inventaire des titres, papiers et documents de N.D. des Chambons, dressé en 1787 Par Maitre Debroa de Narbonne, Abbé commendataire des Chambons et de ses religieux. (Ce texte a fait l’objet d’une précieuse étude du P.Robert de Notre Dame des Neiges).
En 1181, Aldebert III Evèque de Mende, de la famille des Seigneurs de Luc, concédait à l’Abbé de l’époque, Pierre II, l’église avec ses dépendances. D’autres donations à Naussac suivirent tout au long des années suivantes.
Ces concessions donnèrent au seigneur ecclésiastique le droit de récupérer les droits seigneuriaux, la dîme et d’autres avantages. En contrepartie, l4abbaye prenait en charge le curé,les pauvres et elle apportait son expérience agricole.
Grâce à l’inventaire Debroa, on connaît la consistance des biens des religieux. Elle était loin d’être négligeable. En juin 1763, le bail de la ferme s’établissait à 3170 livres dont 2650 en argent, 44 cartes de seigle et 156 de réserves.
Au cours des années qui suivirent 1180, l’Abbé des Chambons installa un groupe de Frères convers qui s’occupa du domaine et de son exploitation.
Le manque de sécurité de l’époque, l’inorganisation des Etats, obligeaient les seigneurs a assurer la protection des villages. Aussi, comme les moines de Langogne, les religieux des Chambons se préoccupèrent-ils de ce devoir. Un château fort fut construit. Il se trouvait à l’emplacement de la maison Boisset où l’on voit encore la tour d’angle et de la maison Dupin où était une seconde tour aujourd’hui disparue mais que l’on peut voir sur l’ancien cadastre.
( NB la tour reconstruite vers le cimetière au nouveau village)
Plus tard au XVIème siècle probablement, un nouveau château, adapté à l’habitation, fut élevé à l’entrée du village : c’est la maison d’Alexandre Viala. Il était relié à l’ancien par une allée le long du Breuil, peut être même par un souterrain. Le souvenir des deux châteaux semble s’être effacé de la mémoire des habitants mais un texte de 1780 est formel. En effet, un procés verbal fut dréssé à la suite d’une vérification de travaux exécutés par Claude Azas. La vérification fut faite le 19 octobre 1780 par Me Debroa en présence de Monsieur Parent de Bavincourt, sous fermier, de Me Palhon, avocat et de Melchior Mazaudier, praticien de Langogne. Les articles 22 et 23 du P.V. parlent du vieux château, l’article 3è mentionne la communication entre l’un et l’autre château et l’article de l’additif précise que le vieux est au midi et le nouveau au levant.
De l’ancien, il reste une tour d’angle qui porte un blason ou s’affrontent deux lions, de beaux linteaux de porte et d’encadrements de fenêtres. L’intérieur est constitué d’un merveilleux escalier à vis en pierre. Le nouveau a gardé jusqu’à ce jour le carré de la maison d’Alexandre Viala où l’on pouvait voir au rez de chaussée une magnifique cheminée Renaissance qui nous fixe sur la date de sa construction.
Deux des derniers Abbés des Chambons affectionnèrent ce séjour. Louis de Chauméjan Fourille, abbé de 1641 à 1706, prieur commendataire de Langogne en 1672, conseiller et aumônier ordinaire du Roi. En conflit avec ses religieux, il résida souvent à Naussac où il signa de nombreux actes notariés. C’est lui qui reçut la reconnaissance féodale de Jean Colombet, qui nous donne d’utiles précisions sur les droits de l’Abbaye. Elle est conservé dans les archives de la famille Valentin.
Son successeur aima lui aussi le château. Henri François Xavier de Belsunce de Castelmauron était originaire de Périgueux où il naquit en 1670. Il fut baptisé dans la religion calviniste. Il se convertit et fut ordonné prêtre en 1703. Abbé commendataire des Chambons en 1706, il fut nommé évêque de Marseille en 1709. Il s’illustra par son attitude lors de la peste en 1721. Le P. Maire, jésuite, son conseiller, l’accompagnait dans ses voyages en Vivarais et à Naussac. Dans le château, une chambre leur était réservé en permanence. Les lettres du P. Maire à Me Debroa nous prouvent qu’ils s’intéressaient de très près à tous les travaux.
Au Nord du vieux château, séparé de lui par un chemin se trouvait le cimetière et l’Eglise. La première église, dotée d’un curé par Aldebert III était de style roman. Elle servit à la population jusqu’en 1846. En très mauvais état, trop petite pour absorber tous les fidèles, elle fut alors démolie. Elle avait 16 mètres de long et – de large, elle était construite en pierres de granit du pays. La voûte, les fenêtres, la porte et le Rond point du chœur étaient en plein cintre. Le grand autel en bois était peint à l’huile. Elle fut rebâtie en 1847 et inaugurée en 1848 sous l ‘épiscopat de Mgr Foulquier, Mr de Fleury étant préfet, Mr Gony maire et Mr Chevalier curé.
En 1934, la foudre tomba sur le clocher qu’elle démolit. La flèche fut même détruite. Il fut rétabli l’année suivante sur les plans de Mr Migeon, architecte de la ville de Langogne.
En 1962, l’église fut mise au goût moderne et les murs furent décapés. Le mobilier étai simple mais de grande qualité : l’autel en marbre gris, réalisé par les établissements Rabeyrin reposait sur un bloc de pierres taillées ; le centre de l’autel portait un tabernacle en fer forgé dont les battants en cuivre étaient garnis de motifs. Dans le chœur, derrière l’autel, on voyait une grande croix et son Christ ; en bois de 1m84 de haut, encadrés par deux statues en plâtre doré représentant, l’une Sainte Marie Madeleine, l’autre, Saint Antoine l’Ermite, les deux patrons de la paroisse. Ces trois objets sont inscrits au Registre des Œuvres d’art.
Après 1180, la vie du village suivit la fortune de la région du Haut Allier. Or cette région fut bouleversée pendant les 14eme et 15eme siècles. Mais les souffrances des humbles remplissent rarement les livres d’Histoire.
On sait pourtant qu’après 1360, sans doute à cause de la guerre de Cent Ans, le château fut sur la liste des points du Gévaudan à fortifier. Naussac sortait de la peste noire de 1348 ; les morts étaient nombreux et comme conséquence la terre n’était plus travaillée : c’était la famine, et en 1364, le village n’avait que 11 feux.
Le XVième siècle vit les bouleversements des Guerres de Religion. Naussac ne fut pas épargné. En 1577, le château fut pris par des bandits, qui, si l’on en croit le témoignage rimé du notaire Pons Baudoin « n’étaient huguenots ni papistes » mais qui s’étaient emparés de Saint Paul et de Langogne. Aussi, en 1578, le fort de Naussac reçoit 18 hommes de guerre et un gouverneur , Monsieur de Saint Haon. Heureusement, car en novembre 1583, des bandes essayent de surprendre Saugues, Naussac et Langogne. Elles échouent, à Naussac à cause de la valeur de l’armement et de l’esprit de décision de son gouverneur. En 1590 semble-t-il, le château est occupé par le sire de Briens. Un accord avec le baron d’Apcher et le sire de Beaune neutralise la place. Ce fait marque la fin des guerres pour les Naussacois qui purent reprendre en paix leurs travaux. La terre avait bien besoin de ce répit. Un siècle sera nécessaire pour réparer les ruines d’un autre siècle.
1705 amena un autre désastre, une terrible inondation dévaste la vallée, la récolte fut mauvaise et la famine obligea les gens à manger du pain d’avoine et de son. Le village comptait alors 63 feux de 5 personnes. L’activité était essentiellement agricole, la production consistait en seigle, avoine et un peu de foin.
Survint la Révolution de 1789, bien accueillie par les tenanciers car les biens monastiques soumis au régime de l’emphytéose devinrent du fait de la loi, propriété pure et simple de celui qui les exploitait. Il bénéficiait de la suppression des redevances. Quant au domaine propre de l’Abbaye, il fut vendu comme bien national le 15 janvier 1793. Il comprenait le château, le jardin, la basse cour, les granges, les écuries, le pigeonnier et le pré appelé le Breuil. Il fut acquis par Louis Duthour de Rocles qui le céda à P. Sapet de Langogne pour le prix de 16000 francs.
Comme partout, de nouvelles autorités civiles furent mises en place. L’homee de la Révolution fut Charles Benoit, laboureur et maire, juge de paix municipal. Il était le fondateur de la Société Populaire locale.
Quant aux autorités religieuses, leur sort fut divers. Les religieux des Chambons disparurent en même temps que leurs biens. Le curé, Mr Bourguignat, figure sur une liste de prêtes réfractaires à rechercher à la date du 26 juillet 1798. Il ne fut jamais retrouvé. L’ancien curé, Mr. Quinsart, eut moins de chance.. Incarcéré à Langogne le 6 février 1794, il fut transféré le 26 juin suivant à Mende. IL fut remis en liberté le 6 février 1795 ? IL avait refusé de prêter le serment de la constitution civile du clergé.
Administrativement, Naussac, en 1790, fait partie du district de Langogne et du canton d’Auroux avec Fontanes. Ce canton, aujourd’hui disparu est fondu dans celui de Langogne.
Sa démographie a évolué comme celle de la Lozère. En 1898, il y avait 504 habitants dans les hameaux qui composent la commune : Le Mazel, Méjassoles, Naussac, la Passerelle, les Pascals, Pomeyrols, Réals, La Rougeyre, La Valette. Le département compte 132 151 habitants.
Aujourd’hui, en 1979, Naussac ne compte plus que 130 habitants, mais la Lozère en a moins de 73 000.
Pourtant cette vallée représente un capital non négligeable grâce à la modernisation de l’agriculture qui compense la baisse de la démographie. On pouvait estimer la production agricole à 2000 tonnes de fourrage, 600 tonnes de paille, 200 tonnes de seigle, 70 tonnes d’orge, 80 tonnes d’avoine, et, il y a quelques années 60 tonnes de viande de veau, 40 tonnes de bovins et autant de porcins et d’ovins. 700 000 litres de lait étaient tirés du cheptel.
Telles sont les grandes dates de l’histoire de Naussac. Il y manque la somme des peines, des sueurs et des souffrances qui ont permis à ce petit village de montagne de vivre et de se développer pendant plus de deux millénaires. Cela est connu de Dieu seul !
Les eaux doivent submerger l’ancien emplacement, cependant Naussac vivra toujours sous son nom et son identité. Les vielles pierres de la Tour d’angle et le clocher, relogés dans la nouvelle construction, évoqueront le souvenir du passé, mais, comme l’écrit René Péricard « le passé n’est pas fait pour être seulement admiré, il doit servir, au contraire, à se tourner vers l’avenir, car l’avenir est ce que nous le faisons et chaque jour le repousse un peu plus loin sans jamais l’atteindre ». L’histoire ne s’arrête jamais, elle se prépare toujours, c’est pourquoi la suite de cet ouvrage se poursuit, et c’est à la jeune génération de l’écrire dans la vie.
Abbé Vialet
Texte de présentation de l'histoire écrit par l'Abbé Félix Viallet, ancien maire de Langogne et historien local.
LES GRANDES DATES DE NAUSSAC
Naussac en Lozére se trouve le long du Vieux Chemin qui reliait Langogne à Saugues aux temps heureux du Gévaudan.
Son nom – NANSAC dans les vieux textes – peut se rattacher au gaulois Nantos qui signifie « Vallée », Naussac serait à l’origine, avec le suffixe « AC », le domaine de la « Vallée ». Ce sens correspond parfaitement à la réalité. La zone ou il est situé forme une dépression unie qui s’enfonce, à partir de Langogne en direction du Nord Ouest, entre la falaise rectiligne du plateau de Fontanes au Nord, et au sud, la crète boisée qui sépare le bassin de l’Allier de celui du Chapeauroux.
Au pied de la falaise, court la route départementale 26 qui relie l’Est Lozèrien à l’Auvergne. Dans le terrain formé de dépôts torrentiels et lacustres, de sables et de graviers, colorés du rouge de la latérite sur presque toute sa longueur de huit kilomètres, coulent les ruisseaux de la Gazelle et de Réals qui vont rejoindre le Donozau qui les amènera à l’Allier tout proche.
Comme le mot le dit, Naussac est un site ancien : il existait à l’époque gaulois. Au débouché des gorges de l’Allier, il offrait aux envahisseurs celtes un lieu de séjour idéal, poissonneux et giboyeux à souhait. Les fouilles de Lago, des Coudoulines, les découvertes du « Champ de Fer » au Cheylaret ont prouvé de très vieilles implantations dans cette région.
Les invasions des Wisigoths passèrent sur Naussac sans mettre en jeu son existence puisque ce nom apparaît dans un texte de 1180. C’est la naissance du bourg à l’histoire écrite, désormais on peut suivre les étapes de sa vie.
En 1152 avait été fondée, près de Borne en Vivarais, dans un coin perdu appelé « Les Chambons », une abbaye dont les moines changèrent bientôt la robe noire des bénédictins pour la coule blanche des Cisterciens. Jeune et ardente, elle reçut l’appui des seigneurs du voisinage, de Borne et de Luc qui la dotèrent très richement.
Il y avait alors près de Monistrol d’Allier, Pons de Douchanès, seigneur de Douchanès et de Thoras en Gévaudan, baron d’Aps en Vivarais. Il était aussi maître de Naussac. Comme beaucoup de puissants de l’époque, il voulut s’assurer, après la mort, des prières pour son âme, et une sépulture pour son corps. Il s’adressa à l’abbaye des Chambons, qui était en Vivarais mais proche de ses terres de Gévaudan. Il lui fit don de ses droits seigneuriaux sur Naussac et des biens qu’il y avait en propre, à savoir « cinq mas et un terroir, le tiers del roi del Rouget at aussi le bois, le Mas Dalo à Réals » Il ajouta à cette liste les biens qu’il possédait au Plagnial, sur la rive droite de l’Allier. Ces actes font partie de l’inventaire des titres, papiers et documents de N.D. des Chambons, dressé en 1787 Par Maitre Debroa de Narbonne, Abbé commendataire des Chambons et de ses religieux. (Ce texte a fait l’objet d’une précieuse étude du P.Robert de Notre Dame des Neiges).
En 1181, Aldebert III Evèque de Mende, de la famille des Seigneurs de Luc, concédait à l’Abbé de l’époque, Pierre II, l’église avec ses dépendances. D’autres donations à Naussac suivirent tout au long des années suivantes.
Ces concessions donnèrent au seigneur ecclésiastique le droit de récupérer les droits seigneuriaux, la dîme et d’autres avantages. En contrepartie, l4abbaye prenait en charge le curé,les pauvres et elle apportait son expérience agricole.
Grâce à l’inventaire Debroa, on connaît la consistance des biens des religieux. Elle était loin d’être négligeable. En juin 1763, le bail de la ferme s’établissait à 3170 livres dont 2650 en argent, 44 cartes de seigle et 156 de réserves.
Au cours des années qui suivirent 1180, l’Abbé des Chambons installa un groupe de Frères convers qui s’occupa du domaine et de son exploitation.
Le manque de sécurité de l’époque, l’inorganisation des Etats, obligeaient les seigneurs a assurer la protection des villages. Aussi, comme les moines de Langogne, les religieux des Chambons se préoccupèrent-ils de ce devoir. Un château fort fut construit. Il se trouvait à l’emplacement de la maison Boisset où l’on voit encore la tour d’angle et de la maison Dupin où était une seconde tour aujourd’hui disparue mais que l’on peut voir sur l’ancien cadastre.
( NB la tour reconstruite vers le cimetière au nouveau village)
Plus tard au XVIème siècle probablement, un nouveau château, adapté à l’habitation, fut élevé à l’entrée du village : c’est la maison d’Alexandre Viala. Il était relié à l’ancien par une allée le long du Breuil, peut être même par un souterrain. Le souvenir des deux châteaux semble s’être effacé de la mémoire des habitants mais un texte de 1780 est formel. En effet, un procés verbal fut dréssé à la suite d’une vérification de travaux exécutés par Claude Azas. La vérification fut faite le 19 octobre 1780 par Me Debroa en présence de Monsieur Parent de Bavincourt, sous fermier, de Me Palhon, avocat et de Melchior Mazaudier, praticien de Langogne. Les articles 22 et 23 du P.V. parlent du vieux château, l’article 3è mentionne la communication entre l’un et l’autre château et l’article de l’additif précise que le vieux est au midi et le nouveau au levant.
De l’ancien, il reste une tour d’angle qui porte un blason ou s’affrontent deux lions, de beaux linteaux de porte et d’encadrements de fenêtres. L’intérieur est constitué d’un merveilleux escalier à vis en pierre. Le nouveau a gardé jusqu’à ce jour le carré de la maison d’Alexandre Viala où l’on pouvait voir au rez de chaussée une magnifique cheminée Renaissance qui nous fixe sur la date de sa construction.
Deux des derniers Abbés des Chambons affectionnèrent ce séjour. Louis de Chauméjan Fourille, abbé de 1641 à 1706, prieur commendataire de Langogne en 1672, conseiller et aumônier ordinaire du Roi. En conflit avec ses religieux, il résida souvent à Naussac où il signa de nombreux actes notariés. C’est lui qui reçut la reconnaissance féodale de Jean Colombet, qui nous donne d’utiles précisions sur les droits de l’Abbaye. Elle est conservé dans les archives de la famille Valentin.
Son successeur aima lui aussi le château. Henri François Xavier de Belsunce de Castelmauron était originaire de Périgueux où il naquit en 1670. Il fut baptisé dans la religion calviniste. Il se convertit et fut ordonné prêtre en 1703. Abbé commendataire des Chambons en 1706, il fut nommé évêque de Marseille en 1709. Il s’illustra par son attitude lors de la peste en 1721. Le P. Maire, jésuite, son conseiller, l’accompagnait dans ses voyages en Vivarais et à Naussac. Dans le château, une chambre leur était réservé en permanence. Les lettres du P. Maire à Me Debroa nous prouvent qu’ils s’intéressaient de très près à tous les travaux.
Au Nord du vieux château, séparé de lui par un chemin se trouvait le cimetière et l’Eglise. La première église, dotée d’un curé par Aldebert III était de style roman. Elle servit à la population jusqu’en 1846. En très mauvais état, trop petite pour absorber tous les fidèles, elle fut alors démolie. Elle avait 16 mètres de long et – de large, elle était construite en pierres de granit du pays. La voûte, les fenêtres, la porte et le Rond point du chœur étaient en plein cintre. Le grand autel en bois était peint à l’huile. Elle fut rebâtie en 1847 et inaugurée en 1848 sous l ‘épiscopat de Mgr Foulquier, Mr de Fleury étant préfet, Mr Gony maire et Mr Chevalier curé.
En 1934, la foudre tomba sur le clocher qu’elle démolit. La flèche fut même détruite. Il fut rétabli l’année suivante sur les plans de Mr Migeon, architecte de la ville de Langogne.
En 1962, l’église fut mise au goût moderne et les murs furent décapés. Le mobilier étai simple mais de grande qualité : l’autel en marbre gris, réalisé par les établissements Rabeyrin reposait sur un bloc de pierres taillées ; le centre de l’autel portait un tabernacle en fer forgé dont les battants en cuivre étaient garnis de motifs. Dans le chœur, derrière l’autel, on voyait une grande croix et son Christ ; en bois de 1m84 de haut, encadrés par deux statues en plâtre doré représentant, l’une Sainte Marie Madeleine, l’autre, Saint Antoine l’Ermite, les deux patrons de la paroisse. Ces trois objets sont inscrits au Registre des Œuvres d’art.
Après 1180, la vie du village suivit la fortune de la région du Haut Allier. Or cette région fut bouleversée pendant les 14eme et 15eme siècles. Mais les souffrances des humbles remplissent rarement les livres d’Histoire.
On sait pourtant qu’après 1360, sans doute à cause de la guerre de Cent Ans, le château fut sur la liste des points du Gévaudan à fortifier. Naussac sortait de la peste noire de 1348 ; les morts étaient nombreux et comme conséquence la terre n’était plus travaillée : c’était la famine, et en 1364, le village n’avait que 11 feux.
Le XVième siècle vit les bouleversements des Guerres de Religion. Naussac ne fut pas épargné. En 1577, le château fut pris par des bandits, qui, si l’on en croit le témoignage rimé du notaire Pons Baudoin « n’étaient huguenots ni papistes » mais qui s’étaient emparés de Saint Paul et de Langogne. Aussi, en 1578, le fort de Naussac reçoit 18 hommes de guerre et un gouverneur , Monsieur de Saint Haon. Heureusement, car en novembre 1583, des bandes essayent de surprendre Saugues, Naussac et Langogne. Elles échouent, à Naussac à cause de la valeur de l’armement et de l’esprit de décision de son gouverneur. En 1590 semble-t-il, le château est occupé par le sire de Briens. Un accord avec le baron d’Apcher et le sire de Beaune neutralise la place. Ce fait marque la fin des guerres pour les Naussacois qui purent reprendre en paix leurs travaux. La terre avait bien besoin de ce répit. Un siècle sera nécessaire pour réparer les ruines d’un autre siècle.
1705 amena un autre désastre, une terrible inondation dévaste la vallée, la récolte fut mauvaise et la famine obligea les gens à manger du pain d’avoine et de son. Le village comptait alors 63 feux de 5 personnes. L’activité était essentiellement agricole, la production consistait en seigle, avoine et un peu de foin.
Survint la Révolution de 1789, bien accueillie par les tenanciers car les biens monastiques soumis au régime de l’emphytéose devinrent du fait de la loi, propriété pure et simple de celui qui les exploitait. Il bénéficiait de la suppression des redevances. Quant au domaine propre de l’Abbaye, il fut vendu comme bien national le 15 janvier 1793. Il comprenait le château, le jardin, la basse cour, les granges, les écuries, le pigeonnier et le pré appelé le Breuil. Il fut acquis par Louis Duthour de Rocles qui le céda à P. Sapet de Langogne pour le prix de 16000 francs.
Comme partout, de nouvelles autorités civiles furent mises en place. L’homee de la Révolution fut Charles Benoit, laboureur et maire, juge de paix municipal. Il était le fondateur de la Société Populaire locale.
Quant aux autorités religieuses, leur sort fut divers. Les religieux des Chambons disparurent en même temps que leurs biens. Le curé, Mr Bourguignat, figure sur une liste de prêtes réfractaires à rechercher à la date du 26 juillet 1798. Il ne fut jamais retrouvé. L’ancien curé, Mr. Quinsart, eut moins de chance.. Incarcéré à Langogne le 6 février 1794, il fut transféré le 26 juin suivant à Mende. IL fut remis en liberté le 6 février 1795 ? IL avait refusé de prêter le serment de la constitution civile du clergé.
Administrativement, Naussac, en 1790, fait partie du district de Langogne et du canton d’Auroux avec Fontanes. Ce canton, aujourd’hui disparu est fondu dans celui de Langogne.
Sa démographie a évolué comme celle de la Lozère. En 1898, il y avait 504 habitants dans les hameaux qui composent la commune : Le Mazel, Méjassoles, Naussac, la Passerelle, les Pascals, Pomeyrols, Réals, La Rougeyre, La Valette. Le département compte 132 151 habitants.
Aujourd’hui, en 1979, Naussac ne compte plus que 130 habitants, mais la Lozère en a moins de 73 000.
Pourtant cette vallée représente un capital non négligeable grâce à la modernisation de l’agriculture qui compense la baisse de la démographie. On pouvait estimer la production agricole à 2000 tonnes de fourrage, 600 tonnes de paille, 200 tonnes de seigle, 70 tonnes d’orge, 80 tonnes d’avoine, et, il y a quelques années 60 tonnes de viande de veau, 40 tonnes de bovins et autant de porcins et d’ovins. 700 000 litres de lait étaient tirés du cheptel.
Telles sont les grandes dates de l’histoire de Naussac. Il y manque la somme des peines, des sueurs et des souffrances qui ont permis à ce petit village de montagne de vivre et de se développer pendant plus de deux millénaires. Cela est connu de Dieu seul !
Les eaux doivent submerger l’ancien emplacement, cependant Naussac vivra toujours sous son nom et son identité. Les vielles pierres de la Tour d’angle et le clocher, relogés dans la nouvelle construction, évoqueront le souvenir du passé, mais, comme l’écrit René Péricard « le passé n’est pas fait pour être seulement admiré, il doit servir, au contraire, à se tourner vers l’avenir, car l’avenir est ce que nous le faisons et chaque jour le repousse un peu plus loin sans jamais l’atteindre ». L’histoire ne s’arrête jamais, elle se prépare toujours, c’est pourquoi la suite de cet ouvrage se poursuit, et c’est à la jeune génération de l’écrire dans la vie.
Abbé Vialet
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