07 mai 2007
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07 mai 2007
le jour c'est levé
kaïou- Membre trop actif
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Re: 07 mai 2007
Eh oui il s'est levé normalement, parfois on a l'impression qu'il va nous tomber sur la tête, mais non, la vie continue son cour, et nous aussi nous poursuivons notre chemin.
Bonne journée à vous tous, et haut les coeurs !
Bonne journée à vous tous, et haut les coeurs !
Invité- Invité
Re: 07 mai 2007
Réflections de michel onfray que je vous livre au petit matin en deux parties
Voilà, c’est terminé, et, sans surprise, Nicolas Sarkozy est le
nouveau Président de la République, - élu avec un score de Maréchal…-,
et ce pour cinq ans – au moins. On nous avait annoncé qu’il exploserait
en vol, qu’il se ferait tuer par Chirac et son clan, que Ségolène Royal
était la seule à pouvoir le battre et que, si ça n’était pas elle, ce
serait François Bayrou qui lui mettrait la pâtée. Les mêmes disaient
qu’il était son propre ennemi et qu’avant la fin, on assisterait à
l’effondrement – qui, c’est le moins qu’on puisse dire, n’a pas eu
lieu. Ce n’était pas mon candidat, la chose, me semble-t-il, ne fait
aucun doute : je ne vote jamais à droite, même quand la gauche défend
des idées de droite, comme avec la candidate dite socialiste du second
tour.
J’ai fait mon travail de philosophe de gauche, et ne crains pas d’avoir
démérité. En acceptant d’entrer dans le jeu démocratique, en disant que
je consentais au suffrage universel, en rentrant dans l’arène de la
politique politicienne médiatique, en participant à la mécanique
institutionnelle politique française, j’ai d’abord été la cible des
anarchistes qui pensent avec un cerveau du XIX° siècle et croient,
comme tout bolchevique qui se respecte, que toute élection fait le jeu
de la bourgeoisie. Attaques dans Le monde libertaire – la dernière en
date fit même de moi un ami de Sarkozy... Premières fâcheries avec la
famille dont je me sens le plus proche, la gauche libertaire.
Effrayé par les cafouillages des négociations des Comités Antilibéraux,
j’ai appelé au plus tôt à une candidature unique de la gauche
antilibérale via une page « Rebonds » dans Libération qui a été suivie
par une « Une » du journal deux jours plus tard et un dossier qui
faisait le point sur cette question. Tous les candidats de cette
mouvance avaient été sollicités pour répondre à mes arguments. La LCR
et le PCF ont décidé de partir seuls et, les premiers, de rendre cette
union impossible. En filigrane, on pouvait aussi constater que José
Bové avait déjà lui aussi laissé loin derrière lui l’idée d’une
candidature unique.
Dans les jours qui suivirent, je fis l’objet d’une réponse de Daniel
Bensaïd qui défendait la ligne pure et dure de la Ligue Communiste
Révolutionnaire et qui, dans son article, une page « Rebonds » là
encore, concluait en laissant croire que, parce que non professionnel
de la politique, et intervenant occasionnel, on dirait du dimanche, je
n’étais pas légitime. Créer une université populaire à Caen, l’animer
bénévolement avec une vingtaine d’amis depuis plus de cinq ans, en
créer une autre à Argentan pour travailler à la réinsertion de gens en
difficulté, en faire des occasions de micro résistances à la politique
libérale au quotidien, voilà qui, ce me semble, vaut à peu près autant,
si ce n’est plus, que le militantisme vieille façon de la LCR avec
tracts, mégaphone et défilés de pure protestation. Je fus donc, pour
continuer, un ennemi pour la LCR dont j’avais pu dire, par ailleurs,
que j’avais voté pour elle en soutenant ici ou là Olivier Besancenot.
Fâcherie avec ce bord là de la gauche antilibérale…
Je fus sollicité ensuite par un militant libertaire, Yannis Youlontas,
pour initier une pétition de soutien à José Bové qui, dans sa
déclaration d’intention, affirmait qu’il ferait l’union que ni la LCR
ni le PCF n’avaient voulu faire. Explicitement, il disait qu’il ne
serait pas un candidat de plus, qu’il n’ajouterait pas de la division à
la division et qu’il ne contribuerait pas à éparpiller les voix de la
gauche antilibérale. Son combat alter mondialiste et libertaire me
convenait, je signais.
Ce fut très vite, je passe les détails, pour m’apercevoir qu’il ne
serait pas ainsi, car José Bové menait lui aussi une course
personnelle, improvisée, qui n’ajoutait rien au paysage de cette gauche
là. Lorsque Olivier Besancenot proposa l’union un soir de meeting à
Nantes, et qu’il reçut une sévère fin de non recevoir, je pris mes
distances avec le candidat alter mondialiste. Fidèle à mes idées
d’union de la gauche antilibérale, je fus pris pour un déserteur quand
tous les autres étaient devenus infidèles aux déclarations de principe
qui avaient motivé l’entrée de José Bové dans la campagne. Nouvelles
fâcheries avec ce côté-là de la scène anti libérale.
Je fis dans mon blog un texte où je répondais à une remarque d’un
militant communiste qui s’adressait à José Bové en affirmant que le
PCF, lui, n’avait jamais trahi la classe ouvrière. Je mis sur la table
des faits historiques ( le pacte germano-soviétique, l’antisémitisme
des communistes qui négociaient ce pacte, celui des staliniens russes
et français, la négociation du PCF avec l’occupant nazi pour la
reparution de L’Humanité, le nombre des fusillés communistes pendant la
guerre, le dessous des accords de Grenelle, jusqu’au refus par le PC
d’une candidature commune de la gauche antilibérale ) pour tâcher de
montrer que, peut-être, on ne pouvait pas être aussi péremptoire sur ce
sujet et qu’il serait bon qu’un travail de mémoire soit fait sur son
archéologie pour que ce passé tellement présent n’empêche pas ce Parti
de continuer sa dégringolade historique. C’étaient des matériaux pour
un début de refondation de ce Parti qui mériterait aujourd’hui de faire
les scores qu’il faisait après guerre…
Je fus couvert d’insultes. On me répondit non pas sur les faits –
comment les nier ?-, mais on condamna, on fit tomber le couperet de la
guillotine communiste, on me menaça physiquement, on fit circuler sur
internet des calomnies, on utilisa les colonnes de la presse militante
pour m’agresser personnellement sans jamais discuter mes arguments,
sans récuser les faits, sans apporter l’ombre d’une analyse critique ,
on vandalisa ma voiture, on m’écrivit des lettres d’insultes, non
signées pour beaucoup, je reçus des appels téléphoniques anonymes en
plein milieu de la nuit.
Plus grave, je fus mis au ban par des amis dont certains considéraient
qu’après avoir écrit ce que j’avais écrit, je m’étais fait complice de
la Milice – rien moins…-, du capital, du patronat, de la bourgeoisie.
Quand je demandais un débat sur le fonds, quand je sollicitais une
conversation sur les idées, quand j’appelais à un échange sans
concession sur les faits historiques, il n’y eut que faux fuyants et
amalgames : on ne savait pas ; c’était ça ou les américains ; en
période de guerre froide, il fallait choisir son camp ; c’était la
seule façon de résister au fascisme ; etc… Nouvelles fâcheries : après
la LCR, les partisans de José Bové, ce furent les communistes et leurs
sympathisants qui firent de moi un pestiféré.
J’acceptais le principe d’une rencontre avec des candidats à la
présidentielle pour la revue Philosophie magazine. Nicolas Sarkozy
consentit au débat- pas Ségolène Royal qui dit oui, non, peut être,
puis non, puis rien, et fit le mort… Cette absence d’équilibre fit que
ma démarche de parler avec un adversaire politique, de rencontrer un
opposant déclaré , fut assimilée à un ralliement – dit ou non dit,
conscient ou inconscient, à un désir de prendre date pour plus tard.
Nouvelles calomnies : je n’osais pas faire ce que Gluscksmann avait
fait, mais, si je ne faisais pas clairement acte d’allégeance, mon
inconscient, lui, le faisait… Nouvelles fâcheries.
On s’avisa bien plus tard – le temps que l’information parcoure les
neurones des lecteurs- que l’entretien contenait des bombes. Il y avait
cet éloge de la transgression fait par le candidat à la présidentielle,
alors ministre de l’intérieur, mais il y eut surtout cette affaire de
la pédophilie et de l’homosexualité d’origine génétique : cette affaire
fit le tour de la France, puis de l’Europe et l’on en parla dans nombre
de pays de la planète. L’image de l’homme de droite en fut quelque peu
écornée.
Dans ce travail que je voulus socratique, on me fit alors le procès –
des journalistes en l’occurrence- d’avoir peu, pas, mal , ou
moyennement répondu à Sarkozy, donc d’avoir consenti à sa thèse : je
devenais ainsi un complice de la vilenie que j’avais contribué à
révéler. Je dus donner des explications, par exemple préciser le temps
chronométrique que j’avais passé à discuter de ce sujet avec le
candidat : combien de minutes dans cette séance ? Deux, dix, un quart
d’heure ? Et comme je n’avais pas mon chronomètre en main lors de cet
échange, on sembla voir dans mon incapacité à donner un chiffre le
signe que, peut-être, j’avais été d’accord avec lui…
Voilà, c’est terminé, et, sans surprise, Nicolas Sarkozy est le
nouveau Président de la République, - élu avec un score de Maréchal…-,
et ce pour cinq ans – au moins. On nous avait annoncé qu’il exploserait
en vol, qu’il se ferait tuer par Chirac et son clan, que Ségolène Royal
était la seule à pouvoir le battre et que, si ça n’était pas elle, ce
serait François Bayrou qui lui mettrait la pâtée. Les mêmes disaient
qu’il était son propre ennemi et qu’avant la fin, on assisterait à
l’effondrement – qui, c’est le moins qu’on puisse dire, n’a pas eu
lieu. Ce n’était pas mon candidat, la chose, me semble-t-il, ne fait
aucun doute : je ne vote jamais à droite, même quand la gauche défend
des idées de droite, comme avec la candidate dite socialiste du second
tour.
J’ai fait mon travail de philosophe de gauche, et ne crains pas d’avoir
démérité. En acceptant d’entrer dans le jeu démocratique, en disant que
je consentais au suffrage universel, en rentrant dans l’arène de la
politique politicienne médiatique, en participant à la mécanique
institutionnelle politique française, j’ai d’abord été la cible des
anarchistes qui pensent avec un cerveau du XIX° siècle et croient,
comme tout bolchevique qui se respecte, que toute élection fait le jeu
de la bourgeoisie. Attaques dans Le monde libertaire – la dernière en
date fit même de moi un ami de Sarkozy... Premières fâcheries avec la
famille dont je me sens le plus proche, la gauche libertaire.
Effrayé par les cafouillages des négociations des Comités Antilibéraux,
j’ai appelé au plus tôt à une candidature unique de la gauche
antilibérale via une page « Rebonds » dans Libération qui a été suivie
par une « Une » du journal deux jours plus tard et un dossier qui
faisait le point sur cette question. Tous les candidats de cette
mouvance avaient été sollicités pour répondre à mes arguments. La LCR
et le PCF ont décidé de partir seuls et, les premiers, de rendre cette
union impossible. En filigrane, on pouvait aussi constater que José
Bové avait déjà lui aussi laissé loin derrière lui l’idée d’une
candidature unique.
Dans les jours qui suivirent, je fis l’objet d’une réponse de Daniel
Bensaïd qui défendait la ligne pure et dure de la Ligue Communiste
Révolutionnaire et qui, dans son article, une page « Rebonds » là
encore, concluait en laissant croire que, parce que non professionnel
de la politique, et intervenant occasionnel, on dirait du dimanche, je
n’étais pas légitime. Créer une université populaire à Caen, l’animer
bénévolement avec une vingtaine d’amis depuis plus de cinq ans, en
créer une autre à Argentan pour travailler à la réinsertion de gens en
difficulté, en faire des occasions de micro résistances à la politique
libérale au quotidien, voilà qui, ce me semble, vaut à peu près autant,
si ce n’est plus, que le militantisme vieille façon de la LCR avec
tracts, mégaphone et défilés de pure protestation. Je fus donc, pour
continuer, un ennemi pour la LCR dont j’avais pu dire, par ailleurs,
que j’avais voté pour elle en soutenant ici ou là Olivier Besancenot.
Fâcherie avec ce bord là de la gauche antilibérale…
Je fus sollicité ensuite par un militant libertaire, Yannis Youlontas,
pour initier une pétition de soutien à José Bové qui, dans sa
déclaration d’intention, affirmait qu’il ferait l’union que ni la LCR
ni le PCF n’avaient voulu faire. Explicitement, il disait qu’il ne
serait pas un candidat de plus, qu’il n’ajouterait pas de la division à
la division et qu’il ne contribuerait pas à éparpiller les voix de la
gauche antilibérale. Son combat alter mondialiste et libertaire me
convenait, je signais.
Ce fut très vite, je passe les détails, pour m’apercevoir qu’il ne
serait pas ainsi, car José Bové menait lui aussi une course
personnelle, improvisée, qui n’ajoutait rien au paysage de cette gauche
là. Lorsque Olivier Besancenot proposa l’union un soir de meeting à
Nantes, et qu’il reçut une sévère fin de non recevoir, je pris mes
distances avec le candidat alter mondialiste. Fidèle à mes idées
d’union de la gauche antilibérale, je fus pris pour un déserteur quand
tous les autres étaient devenus infidèles aux déclarations de principe
qui avaient motivé l’entrée de José Bové dans la campagne. Nouvelles
fâcheries avec ce côté-là de la scène anti libérale.
Je fis dans mon blog un texte où je répondais à une remarque d’un
militant communiste qui s’adressait à José Bové en affirmant que le
PCF, lui, n’avait jamais trahi la classe ouvrière. Je mis sur la table
des faits historiques ( le pacte germano-soviétique, l’antisémitisme
des communistes qui négociaient ce pacte, celui des staliniens russes
et français, la négociation du PCF avec l’occupant nazi pour la
reparution de L’Humanité, le nombre des fusillés communistes pendant la
guerre, le dessous des accords de Grenelle, jusqu’au refus par le PC
d’une candidature commune de la gauche antilibérale ) pour tâcher de
montrer que, peut-être, on ne pouvait pas être aussi péremptoire sur ce
sujet et qu’il serait bon qu’un travail de mémoire soit fait sur son
archéologie pour que ce passé tellement présent n’empêche pas ce Parti
de continuer sa dégringolade historique. C’étaient des matériaux pour
un début de refondation de ce Parti qui mériterait aujourd’hui de faire
les scores qu’il faisait après guerre…
Je fus couvert d’insultes. On me répondit non pas sur les faits –
comment les nier ?-, mais on condamna, on fit tomber le couperet de la
guillotine communiste, on me menaça physiquement, on fit circuler sur
internet des calomnies, on utilisa les colonnes de la presse militante
pour m’agresser personnellement sans jamais discuter mes arguments,
sans récuser les faits, sans apporter l’ombre d’une analyse critique ,
on vandalisa ma voiture, on m’écrivit des lettres d’insultes, non
signées pour beaucoup, je reçus des appels téléphoniques anonymes en
plein milieu de la nuit.
Plus grave, je fus mis au ban par des amis dont certains considéraient
qu’après avoir écrit ce que j’avais écrit, je m’étais fait complice de
la Milice – rien moins…-, du capital, du patronat, de la bourgeoisie.
Quand je demandais un débat sur le fonds, quand je sollicitais une
conversation sur les idées, quand j’appelais à un échange sans
concession sur les faits historiques, il n’y eut que faux fuyants et
amalgames : on ne savait pas ; c’était ça ou les américains ; en
période de guerre froide, il fallait choisir son camp ; c’était la
seule façon de résister au fascisme ; etc… Nouvelles fâcheries : après
la LCR, les partisans de José Bové, ce furent les communistes et leurs
sympathisants qui firent de moi un pestiféré.
J’acceptais le principe d’une rencontre avec des candidats à la
présidentielle pour la revue Philosophie magazine. Nicolas Sarkozy
consentit au débat- pas Ségolène Royal qui dit oui, non, peut être,
puis non, puis rien, et fit le mort… Cette absence d’équilibre fit que
ma démarche de parler avec un adversaire politique, de rencontrer un
opposant déclaré , fut assimilée à un ralliement – dit ou non dit,
conscient ou inconscient, à un désir de prendre date pour plus tard.
Nouvelles calomnies : je n’osais pas faire ce que Gluscksmann avait
fait, mais, si je ne faisais pas clairement acte d’allégeance, mon
inconscient, lui, le faisait… Nouvelles fâcheries.
On s’avisa bien plus tard – le temps que l’information parcoure les
neurones des lecteurs- que l’entretien contenait des bombes. Il y avait
cet éloge de la transgression fait par le candidat à la présidentielle,
alors ministre de l’intérieur, mais il y eut surtout cette affaire de
la pédophilie et de l’homosexualité d’origine génétique : cette affaire
fit le tour de la France, puis de l’Europe et l’on en parla dans nombre
de pays de la planète. L’image de l’homme de droite en fut quelque peu
écornée.
Dans ce travail que je voulus socratique, on me fit alors le procès –
des journalistes en l’occurrence- d’avoir peu, pas, mal , ou
moyennement répondu à Sarkozy, donc d’avoir consenti à sa thèse : je
devenais ainsi un complice de la vilenie que j’avais contribué à
révéler. Je dus donner des explications, par exemple préciser le temps
chronométrique que j’avais passé à discuter de ce sujet avec le
candidat : combien de minutes dans cette séance ? Deux, dix, un quart
d’heure ? Et comme je n’avais pas mon chronomètre en main lors de cet
échange, on sembla voir dans mon incapacité à donner un chiffre le
signe que, peut-être, j’avais été d’accord avec lui…
kaïou- Membre trop actif
- Nombre de messages : 6431
Age : 74
Points : 9815
Date d'inscription : 13/02/2007
Re: 07 mai 2007
Je votais donc Besancenot, non sans avoir réfléchi à un vote Royal dès
le premier tour. Mais mon envie de peser à la gauche du parti
socialiste pour qu’il gauchise un peu de ses positions, et de
contribuer au score de la gauche antilibérale, ma sensibilité, me fit
prendre cette décision. J’avais le ferme désir de voter au second tour
pour la candidate présentée par le Parti Socialiste, même si je la
trouvais pâlichonne politiquement, errante idéologiquement,
opportuniste dans le déroulé de sa campagne… Il y eut le résultat que
l’on sait.
Le gagnant véritable fut François Bayrou, que Ségolène Royal trouvait
un homme de droite le jour d’avant et dont elle avait même parlé en
utilisant le terme d’ « escroquerie » … C’était le bon temps ! Celui
d’avant la proposition faite par Royal à Bayrou, entre les deux tours,
de partager son temps de parole avec lui, de ne pas exclure de lui
proposer un poste de premier ministre, de nommer des ministres UDF dans
son gouvernement, d’annoncer qu’elle gouvernerait avec les centristes,
de proclamer que son pacte présidentiel, déjà si peu de gauche, était
bien évidemment amendable dans le sens souhaité par le centriste, du
début d’un PACS annoncé avec la droite centriste et d’une nécessaire
refondation du PS avec le centre droit, ce qui supposait un souverain
mépris pour la gauche du parti socialiste et de la gauche antilibérale.
Autrement dit de millions d’électeurs véritablement de gauche.
« Nécessaire jeu d’alliance pour gagner » disent mes amis ( de gauche…)
qui sont passés de la haine de Bayrou à sa soudaine célébration. Mais
le pouvoir n’est pas une fin en soi. Le pouvoir, certes, mais pour quoi
faire ? Mener quelle politique ? Ségolène Royal propose des idées, une
conception de la société, or on n’en change pas entre les deux tours
sous prétexte que c’est le seul moyen de parvenir au pouvoir : peut-on
faire plus cynique, plus opportuniste et, pour tout dire, le mot trouve
là son véritable sens, plus démagogique ? Elle veut le pouvoir et jette
aux orties les idées qu’on voudra, pourvu qu’elle parvienne à être élue.
Je n’ai jamais voté à droite, et il n’est pas question que je commence,
sous prétexte que cette femme se dit de gauche. On croit le bonimenteur
sur son baratin pour vendre son produit et l’on se moque de regarder
d’un peu plus près le produit en question. Voter Ségolène Royal, c’est
voter à gauche ? Ah oui ? Depuis quand, et sur quoi ? Avec Bayrou, des
centristes et des ministres UDF, on fera, vraiment, une politique de
gauche ? Ce serait nouveau… On me demande d’avaliser ce virage franc,
net et massif du Parti Socialiste vers la droite, je dis non. Je
voterai blanc – comme plus de deux millions et demi d’électeurs ce
dimanche soir....
Dès lors, la haine s’est abattue sur moi. Ma messagerie explose depuis
de courriers électroniques méprisants, insultants, insinuants,
outrageants, offensants, blessants. Les mots, les phrases, les
arguments dépassent l’entendement dans le lynchage. Des courriers
d’auditeurs de l’Université Populaire me menacent d’une « descente »
chez moi, on met en question ma santé mentale, on suppose que je roule
en secret pour Sarkozy sans vouloir le dire haut et clair, que depuis
cette rencontre pour Philosophie magazine, j’aurais été acheté, vendu,
qu’on m’aurait promis des postes, des avantages et que je négocie mon
ralliement…
Pour commencer, on m’associe à le Pen. Je rappelle, pour information,
que Le Pen ne votera pas blanc mais qu’il appelle à l’abstention, ce
qui n’est pas vraiment la même chose. Ne pas aller voter, c’est dire
qu’on méprise la machine démocratique quand on n’a plus de candidat à
faire valoir ; voter blanc, c’est dire qu’on respecte cette machine et
qu’on refuse de choisir entre deux visions du monde parce que le monde
n’est pas binaire (droite ou centre droit) et qu’on peut en souhaiter
une troisième (gauche).
On me dit que je vote Sarkozy – rumeur franchement écrite, noir sur
blanc, dans des listes de diffusion sur le net qui propagent la haine à
la vitesse de la lumière sur la planète entière. Comment peut on, en ne
votant pas pour lui, voter pour lui quand même ? Par quel miracle
peut-on transformer un vote qui récuse l’un et l’autre en vote qui
plébiscite l’un plutôt que l’autre ? Pourquoi pas, dès lors, avec la
même sottise logique, et selon de semblables dérapages logiques,
conclure qu’en votant blanc, je vote pour Ségolène Royal ?
On me fait savoir que, mon appel à voter blanc, est assassin : or je
n’ai pas appelé à voter blanc, j’ai dit que je voterais blanc,
personnellement, pour moi seul, et n’ai pas couru la publicité pour ce
geste que je n’effectue pas de gaieté de cœur, ni sans peine. Je l’ai
même accompli avec un réel dégoût. J’ai conclu à ce geste désespérant –
mais à qui la faute : à la candidate ralliée à Bayrou ou à moi ?- dans
mon blog, repris par Libération le lendemain et amplifié quelques jours
plus tard sur France Inter où j’étais venu non pas pour parler de ça,
mais de la sortie de mes deux derniers livres, les volumes trois et
quatre de ma Contre histoire de la philosophie.
J’ai consenti à ce blog, donc à rendre publiques mes analyses de cette
campagne, parce qu’on ne cessait de me les demander jour après jour
depuis des semaines : je me devais donc d’aller jusqu’au bout une fois
pris cet engagement. Si je n’avais été tenu par ce contrat moral,
j’aurais gardé cette décision de voter blanc pour moi seul. Justement,
pour éviter d’ inciter d’autres personnes à me suivre et à démissionner
d’une pensée personnelle. L’exergue de mon livre Politique du rebelle
est cette phrase de Nietzsche qui dit : « il m’est odieux de suivre
autant que de guider ». Je m’en tiens à ça depuis longtemps.
On me fait savoir que ma voix compte et que, dès lors, j’aurais dû
éviter … Eviter quoi ? De parler ? De continuer un travail effectué
dans la perspective d’un contrat éthique passé avec une personne pour
qui j’ai de l’affection au Nouvel Observateur - François Armanet en
l’occurrence. J’aurais donc dû parler la langue de bois, pratiquer le
double langage – comme d’aucuns dont je tairais le nom…-, et dire une
chose pour obtenir l’onction médiatique, entretenir l’image d’une
position dans le champ culturel à gauche, puis en faire une autre ?
Autrement dit : voter blanc dans le secret de l’isoloir, après avoir
appelé publiquement à voter Ségolène Royal au second tour, et faire le
mort pendant quinze jours ? Je me refuse à cela…
On me fit parvenir un mail avec une phrase de Sarkozy : « le travail
rend libre », en dessous du texte, une photo du portail d’entrée
d’Auschwitz avec cette célèbre et sinistre pensée écrite en lettres
d’acier. (Et Ségolène Royal, avec sa valeur travail, elle résiste
vraiment à cette pensée là ?). Dès lors, voter blanc, c’est ne pas
voter Royal, ne pas voter Royal, c’est voter Sarkozy, voter Sarkozy,
c’est donc voter Hitler… Je ne compte pas les centaines de mails
arrivés sur mon écran faisant de Nicolas Sarkozy, dont, rappelons le
pour information, je ne partage pas les idées, un fasciste, un nazi, un
néo-fasciste, un crypto fasciste, un fou, un malade mental, un
dictateur, un tyran, un despote, et passim…
Le « Tout Sauf Sarkozy » ne suffit pas à faire une politique – on a vu
combien le « Tout Sauf le Libéralisme » était une pensée réactive
courte avec laquelle on ne produit rien qui vaille. La diabolisation du
personnage n’est pas digne du jeu démocratique : on ne peut cracher sur
les médias classiques qui (effectivement) bourrent le crâne et , en
même temps, utiliser le réseau internet avec la même structure mentale
militante en diffusant des informations dignes des propagandes les plus
innommables du XX° siècle.
Si, de fait, « TF 1 » constitue un pouvoir dangereux, « Internet » agit
sur les mêmes principes, avec une déontologie encore plus lâche puisque
tout y est possible – surtout la haine, le mépris, l’insulte et ce qui
constitue le jeu des passions tristes. Ce tuyau jadis libertaire dans
ses premiers temps est devenu un égout libéral où les plus forts, les
plus rusés, les plus fourbes font la loi, au détriment de la liberté et
de la vérité. On peut y traiter de nazi n’importe quel adversaire, ce
qui dispensera le débat d’idées – qui, ainsi, n’a pas lieu…
On m’oppose : si tout le monde faisait comme vous ! Réponse : si tout
le monde faisait comme moi, Besancenot aurait été élu au premier tour…
Ou alors, si tout le monde faisait comme moi depuis des années, nous
aurions soixante millions de philosophes, aucun flic, aucun gendarme,
aucun banquier, aucun 4X4, aucun notaire, aucun agent immobilier, aucun
électeur de droite, aucun militaire, aucun appel téléphonique anonyme,
la nuit, aucune menace de mort, aucune voiture vandalisée, aucun
tribunal, nous n’aurions donc besoin d’aucune prison, d’aucune caserne,
d’aucun commissariat, etc.
Cessons là : je ne suis pas kantien et n’ai pas l’impudence de croire
que mon choix personnel serait suivi d’une universalisation. Et ,
poursuivons la casuistique, si tout le monde avait voté et que mon seul
bulletin fasse la différence, j’aurais évidemment voté pour le moins à
droite des deux candidats, donc pour la droite socialiste, par
conséquent pour le tandem Royal & Bayrou. Mais je ne pense ni
n’agis en regard de pareils raisonnements : je me contente d’exprimer
un choix personnel qui n’engage que moi…
Conclusion de cette conclusion : la haine de la démocratie a atteint un
degré inégalé dans cette campagne. Le débat n’a pas eu lieu, les
confrontations de projets non plus. A la manière du débat socialiste
pour désigner le candidat parmi trois prétendants, il n’y eut que
verbigérations, soliloques, monologues autistes formatés par des
conseillers en communication. Face à cela, le travail d’analyse n’a pas
été fait, celui du débat non plus. Ni à la télévision, ni sur internet.
La droite va gouverner cinq ans. L’extrême droite va s’étioler. Les
socialistes vont se convertir franchement au centrisme libéral. Bayrou
prendra sa carte à ce Parti Socialiste nouveau ; à moins que DSK ne
prenne la sienne au Mouvement Démocratique de Bayrou. Fabius va devenir
le recours d’un Parti Socialiste de gauche – misère… La gauche
antilibérale va persister dans sa culture groupusculaire. Le PCF va
disparaître. Les français les plus modestes vont morfler.
Les grands fauves de la politique politicienne, les candidats à la
présidentielle, vont continuer leur combat égotiste, narcissique, et
prendront en otage les idéaux dont ils se réclament, et il y aura assez
de gogos pour y croire et suivre aveuglément leur mentor, épouser sans
barguigner les errances et les changements de cap de leurs hérauts.
Quand Ségolène dira qu’elle est un homme, il y aura un pourcentage non
négligeable de militants qui clameront leur adhésion. DSK se dira
socialiste, Fabius de gauche, d’autres militants y croiront avec
ferveur.
Pour ma part, j’ai déterminé mon cap depuis longtemps : la gauche
libertaire et antilibérale. Je reste un homme libre et quitte celui qui
renonce à ses idées en cours de route dans la seule perspective d’être
élu, et ce pour rester fidèle à mes engagements. Une présidentielle
n’est pas le fin mot de la politique, elle est peut-être même le
dernier endroit où la politique se ferait encore … L’action sur le
terrain où l’on peut activer des micro politiques me paraît bien plus
importante.
Le principe de Gulliver est plus que jamais d’actualité : tisser des
liens, fabriquer des cordes avec lesquels les lilliputiens que les
citoyens que nous sommes pourront entraver le géant libéral autant que
faire se peut. A l’heure du point final de ce blog – je ne commenterai
pas la suite, je suis encore couvert de crachats et dois me nettoyer de
tout ça…-, et au vu de ce qu’il advient à quiconque se propose de
penser librement, je comprends pourquoi et comment, pour s’être
contenté de faire son travail de philosophe, la « démocratie »
athénienne a condamné Socrate à boire la ciguë
le premier tour. Mais mon envie de peser à la gauche du parti
socialiste pour qu’il gauchise un peu de ses positions, et de
contribuer au score de la gauche antilibérale, ma sensibilité, me fit
prendre cette décision. J’avais le ferme désir de voter au second tour
pour la candidate présentée par le Parti Socialiste, même si je la
trouvais pâlichonne politiquement, errante idéologiquement,
opportuniste dans le déroulé de sa campagne… Il y eut le résultat que
l’on sait.
Le gagnant véritable fut François Bayrou, que Ségolène Royal trouvait
un homme de droite le jour d’avant et dont elle avait même parlé en
utilisant le terme d’ « escroquerie » … C’était le bon temps ! Celui
d’avant la proposition faite par Royal à Bayrou, entre les deux tours,
de partager son temps de parole avec lui, de ne pas exclure de lui
proposer un poste de premier ministre, de nommer des ministres UDF dans
son gouvernement, d’annoncer qu’elle gouvernerait avec les centristes,
de proclamer que son pacte présidentiel, déjà si peu de gauche, était
bien évidemment amendable dans le sens souhaité par le centriste, du
début d’un PACS annoncé avec la droite centriste et d’une nécessaire
refondation du PS avec le centre droit, ce qui supposait un souverain
mépris pour la gauche du parti socialiste et de la gauche antilibérale.
Autrement dit de millions d’électeurs véritablement de gauche.
« Nécessaire jeu d’alliance pour gagner » disent mes amis ( de gauche…)
qui sont passés de la haine de Bayrou à sa soudaine célébration. Mais
le pouvoir n’est pas une fin en soi. Le pouvoir, certes, mais pour quoi
faire ? Mener quelle politique ? Ségolène Royal propose des idées, une
conception de la société, or on n’en change pas entre les deux tours
sous prétexte que c’est le seul moyen de parvenir au pouvoir : peut-on
faire plus cynique, plus opportuniste et, pour tout dire, le mot trouve
là son véritable sens, plus démagogique ? Elle veut le pouvoir et jette
aux orties les idées qu’on voudra, pourvu qu’elle parvienne à être élue.
Je n’ai jamais voté à droite, et il n’est pas question que je commence,
sous prétexte que cette femme se dit de gauche. On croit le bonimenteur
sur son baratin pour vendre son produit et l’on se moque de regarder
d’un peu plus près le produit en question. Voter Ségolène Royal, c’est
voter à gauche ? Ah oui ? Depuis quand, et sur quoi ? Avec Bayrou, des
centristes et des ministres UDF, on fera, vraiment, une politique de
gauche ? Ce serait nouveau… On me demande d’avaliser ce virage franc,
net et massif du Parti Socialiste vers la droite, je dis non. Je
voterai blanc – comme plus de deux millions et demi d’électeurs ce
dimanche soir....
Dès lors, la haine s’est abattue sur moi. Ma messagerie explose depuis
de courriers électroniques méprisants, insultants, insinuants,
outrageants, offensants, blessants. Les mots, les phrases, les
arguments dépassent l’entendement dans le lynchage. Des courriers
d’auditeurs de l’Université Populaire me menacent d’une « descente »
chez moi, on met en question ma santé mentale, on suppose que je roule
en secret pour Sarkozy sans vouloir le dire haut et clair, que depuis
cette rencontre pour Philosophie magazine, j’aurais été acheté, vendu,
qu’on m’aurait promis des postes, des avantages et que je négocie mon
ralliement…
Pour commencer, on m’associe à le Pen. Je rappelle, pour information,
que Le Pen ne votera pas blanc mais qu’il appelle à l’abstention, ce
qui n’est pas vraiment la même chose. Ne pas aller voter, c’est dire
qu’on méprise la machine démocratique quand on n’a plus de candidat à
faire valoir ; voter blanc, c’est dire qu’on respecte cette machine et
qu’on refuse de choisir entre deux visions du monde parce que le monde
n’est pas binaire (droite ou centre droit) et qu’on peut en souhaiter
une troisième (gauche).
On me dit que je vote Sarkozy – rumeur franchement écrite, noir sur
blanc, dans des listes de diffusion sur le net qui propagent la haine à
la vitesse de la lumière sur la planète entière. Comment peut on, en ne
votant pas pour lui, voter pour lui quand même ? Par quel miracle
peut-on transformer un vote qui récuse l’un et l’autre en vote qui
plébiscite l’un plutôt que l’autre ? Pourquoi pas, dès lors, avec la
même sottise logique, et selon de semblables dérapages logiques,
conclure qu’en votant blanc, je vote pour Ségolène Royal ?
On me fait savoir que, mon appel à voter blanc, est assassin : or je
n’ai pas appelé à voter blanc, j’ai dit que je voterais blanc,
personnellement, pour moi seul, et n’ai pas couru la publicité pour ce
geste que je n’effectue pas de gaieté de cœur, ni sans peine. Je l’ai
même accompli avec un réel dégoût. J’ai conclu à ce geste désespérant –
mais à qui la faute : à la candidate ralliée à Bayrou ou à moi ?- dans
mon blog, repris par Libération le lendemain et amplifié quelques jours
plus tard sur France Inter où j’étais venu non pas pour parler de ça,
mais de la sortie de mes deux derniers livres, les volumes trois et
quatre de ma Contre histoire de la philosophie.
J’ai consenti à ce blog, donc à rendre publiques mes analyses de cette
campagne, parce qu’on ne cessait de me les demander jour après jour
depuis des semaines : je me devais donc d’aller jusqu’au bout une fois
pris cet engagement. Si je n’avais été tenu par ce contrat moral,
j’aurais gardé cette décision de voter blanc pour moi seul. Justement,
pour éviter d’ inciter d’autres personnes à me suivre et à démissionner
d’une pensée personnelle. L’exergue de mon livre Politique du rebelle
est cette phrase de Nietzsche qui dit : « il m’est odieux de suivre
autant que de guider ». Je m’en tiens à ça depuis longtemps.
On me fait savoir que ma voix compte et que, dès lors, j’aurais dû
éviter … Eviter quoi ? De parler ? De continuer un travail effectué
dans la perspective d’un contrat éthique passé avec une personne pour
qui j’ai de l’affection au Nouvel Observateur - François Armanet en
l’occurrence. J’aurais donc dû parler la langue de bois, pratiquer le
double langage – comme d’aucuns dont je tairais le nom…-, et dire une
chose pour obtenir l’onction médiatique, entretenir l’image d’une
position dans le champ culturel à gauche, puis en faire une autre ?
Autrement dit : voter blanc dans le secret de l’isoloir, après avoir
appelé publiquement à voter Ségolène Royal au second tour, et faire le
mort pendant quinze jours ? Je me refuse à cela…
On me fit parvenir un mail avec une phrase de Sarkozy : « le travail
rend libre », en dessous du texte, une photo du portail d’entrée
d’Auschwitz avec cette célèbre et sinistre pensée écrite en lettres
d’acier. (Et Ségolène Royal, avec sa valeur travail, elle résiste
vraiment à cette pensée là ?). Dès lors, voter blanc, c’est ne pas
voter Royal, ne pas voter Royal, c’est voter Sarkozy, voter Sarkozy,
c’est donc voter Hitler… Je ne compte pas les centaines de mails
arrivés sur mon écran faisant de Nicolas Sarkozy, dont, rappelons le
pour information, je ne partage pas les idées, un fasciste, un nazi, un
néo-fasciste, un crypto fasciste, un fou, un malade mental, un
dictateur, un tyran, un despote, et passim…
Le « Tout Sauf Sarkozy » ne suffit pas à faire une politique – on a vu
combien le « Tout Sauf le Libéralisme » était une pensée réactive
courte avec laquelle on ne produit rien qui vaille. La diabolisation du
personnage n’est pas digne du jeu démocratique : on ne peut cracher sur
les médias classiques qui (effectivement) bourrent le crâne et , en
même temps, utiliser le réseau internet avec la même structure mentale
militante en diffusant des informations dignes des propagandes les plus
innommables du XX° siècle.
Si, de fait, « TF 1 » constitue un pouvoir dangereux, « Internet » agit
sur les mêmes principes, avec une déontologie encore plus lâche puisque
tout y est possible – surtout la haine, le mépris, l’insulte et ce qui
constitue le jeu des passions tristes. Ce tuyau jadis libertaire dans
ses premiers temps est devenu un égout libéral où les plus forts, les
plus rusés, les plus fourbes font la loi, au détriment de la liberté et
de la vérité. On peut y traiter de nazi n’importe quel adversaire, ce
qui dispensera le débat d’idées – qui, ainsi, n’a pas lieu…
On m’oppose : si tout le monde faisait comme vous ! Réponse : si tout
le monde faisait comme moi, Besancenot aurait été élu au premier tour…
Ou alors, si tout le monde faisait comme moi depuis des années, nous
aurions soixante millions de philosophes, aucun flic, aucun gendarme,
aucun banquier, aucun 4X4, aucun notaire, aucun agent immobilier, aucun
électeur de droite, aucun militaire, aucun appel téléphonique anonyme,
la nuit, aucune menace de mort, aucune voiture vandalisée, aucun
tribunal, nous n’aurions donc besoin d’aucune prison, d’aucune caserne,
d’aucun commissariat, etc.
Cessons là : je ne suis pas kantien et n’ai pas l’impudence de croire
que mon choix personnel serait suivi d’une universalisation. Et ,
poursuivons la casuistique, si tout le monde avait voté et que mon seul
bulletin fasse la différence, j’aurais évidemment voté pour le moins à
droite des deux candidats, donc pour la droite socialiste, par
conséquent pour le tandem Royal & Bayrou. Mais je ne pense ni
n’agis en regard de pareils raisonnements : je me contente d’exprimer
un choix personnel qui n’engage que moi…
Conclusion de cette conclusion : la haine de la démocratie a atteint un
degré inégalé dans cette campagne. Le débat n’a pas eu lieu, les
confrontations de projets non plus. A la manière du débat socialiste
pour désigner le candidat parmi trois prétendants, il n’y eut que
verbigérations, soliloques, monologues autistes formatés par des
conseillers en communication. Face à cela, le travail d’analyse n’a pas
été fait, celui du débat non plus. Ni à la télévision, ni sur internet.
La droite va gouverner cinq ans. L’extrême droite va s’étioler. Les
socialistes vont se convertir franchement au centrisme libéral. Bayrou
prendra sa carte à ce Parti Socialiste nouveau ; à moins que DSK ne
prenne la sienne au Mouvement Démocratique de Bayrou. Fabius va devenir
le recours d’un Parti Socialiste de gauche – misère… La gauche
antilibérale va persister dans sa culture groupusculaire. Le PCF va
disparaître. Les français les plus modestes vont morfler.
Les grands fauves de la politique politicienne, les candidats à la
présidentielle, vont continuer leur combat égotiste, narcissique, et
prendront en otage les idéaux dont ils se réclament, et il y aura assez
de gogos pour y croire et suivre aveuglément leur mentor, épouser sans
barguigner les errances et les changements de cap de leurs hérauts.
Quand Ségolène dira qu’elle est un homme, il y aura un pourcentage non
négligeable de militants qui clameront leur adhésion. DSK se dira
socialiste, Fabius de gauche, d’autres militants y croiront avec
ferveur.
Pour ma part, j’ai déterminé mon cap depuis longtemps : la gauche
libertaire et antilibérale. Je reste un homme libre et quitte celui qui
renonce à ses idées en cours de route dans la seule perspective d’être
élu, et ce pour rester fidèle à mes engagements. Une présidentielle
n’est pas le fin mot de la politique, elle est peut-être même le
dernier endroit où la politique se ferait encore … L’action sur le
terrain où l’on peut activer des micro politiques me paraît bien plus
importante.
Le principe de Gulliver est plus que jamais d’actualité : tisser des
liens, fabriquer des cordes avec lesquels les lilliputiens que les
citoyens que nous sommes pourront entraver le géant libéral autant que
faire se peut. A l’heure du point final de ce blog – je ne commenterai
pas la suite, je suis encore couvert de crachats et dois me nettoyer de
tout ça…-, et au vu de ce qu’il advient à quiconque se propose de
penser librement, je comprends pourquoi et comment, pour s’être
contenté de faire son travail de philosophe, la « démocratie »
athénienne a condamné Socrate à boire la ciguë
kaïou- Membre trop actif
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Re: 07 mai 2007
sorry pour l'ortho de réflexions, mais le texte en question ne devrait sans passeravant le coucher du soleil,car il se couchera
kaïou- Membre trop actif
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Re: 07 mai 2007
Cette lecture me confirme que TOUS les extrêmes de gauche ou de droite sont dangereux et que l'on tombe facilement dans la dicature, de droite ou de gauche.
Je rejoint ce philosophe en pensant qu'ils ne sont pas démocratiques.
Les menaces physiques en sont une preuve.
Je rejoint ce philosophe en pensant qu'ils ne sont pas démocratiques.
Les menaces physiques en sont une preuve.
Invité- Invité
Re: 07 mai 2007
Merci Kaiou de nous avoir mis ce texte. Je vais me l'imprimer pour mieux le relire. Je rejoins moi aussi ce philosophe car c'est une analyse que je me suis faite depuis longtemps et qui explique ma répulsion pour les appareils politiques. En voulant être "généreux" on est parfois lâche. J'admire cet homme pour son courage.
Invité- Invité
Re: 07 mai 2007
Finalement, en conclusion, je reprends cette phrase : "Les français les plus modestes vont morfler." car hélas, c'est bien de ceci qu'il va s'agir au final...
Invité- Invité
Re: 07 mai 2007
"Les français les plus modestes vont morfler."
Qu'est ce qui sera plus dur à avaler pour eux, l'augmentation du coût de la vie ou d'avoir fait confiance et voté pour Sarko ?
Invité- Invité
Re: 07 mai 2007
Cool il est au pouvoir, il a été mis au pouvoir par le vote, maintenant attendons. C'est ce qu'on voulu la majorité des Français, laissons-le agir, nous verrons si cette majorité appréciera dans le temps leur président. Pour l'instant ça ne sert plus à rien de pleurer, je crois que la gauche n'était pas prête sinon il n'y aurait pas eu de président Sarkozy. Qu'y pouvons-nous ?
Pas grand chose, on va se faire bouffer, nous sommes habitués non ?
Peut-être qu'il faut cela pour que la France se réveille et bouge enfin, peut-être qu'il faut s'enfoncer jusqu'à la lie, pour qu'on puisse se réveiller et soulever les montagnes. Moi je ne me prend plus la tête, j'ai eu les larmes proches hier, le dégout, maintenant je continue ma vie, j'ai rêvé tout simplement, l'espoir fait vivre et il n'est pas mort croyez-moi, que cet espoir nous permettra de nous construire et surtout d'apprendre à nous battre.
Un jour la France se lèvera, un jour il y aura fusion, ça ne peut être autrement...
En attendant, la vie continue, elle est belle, pas facile, mais nous l'offrons à nos enfants, donc à nous de nous battre, de serrer aussi les dents pour eux. Ils sont notre avenir.
Pas grand chose, on va se faire bouffer, nous sommes habitués non ?
Peut-être qu'il faut cela pour que la France se réveille et bouge enfin, peut-être qu'il faut s'enfoncer jusqu'à la lie, pour qu'on puisse se réveiller et soulever les montagnes. Moi je ne me prend plus la tête, j'ai eu les larmes proches hier, le dégout, maintenant je continue ma vie, j'ai rêvé tout simplement, l'espoir fait vivre et il n'est pas mort croyez-moi, que cet espoir nous permettra de nous construire et surtout d'apprendre à nous battre.
Un jour la France se lèvera, un jour il y aura fusion, ça ne peut être autrement...
En attendant, la vie continue, elle est belle, pas facile, mais nous l'offrons à nos enfants, donc à nous de nous battre, de serrer aussi les dents pour eux. Ils sont notre avenir.
Invité- Invité
Re: 07 mai 2007
fifi a écrit:Cool il est au pouvoir,
Attention, on a notre nouveau président parmis nous !
Invité- Invité
Re: 07 mai 2007
qui à lui seul représente tout un gouvernement:green:
kaïou- Membre trop actif
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Re: 07 mai 2007
Issho Ken Mei a écrit:Attention, on a notre nouveau président parmis nous !fifi a écrit:Cool il est au pouvoir,
En effet, il va falloir filer doux maintenant les filles ou je flingue tout ce qui bouge
Cool- Membre
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Re: 07 mai 2007
Heureusement Fifi, la vie ne s'arrête pas à la politique.
Pleurer pour les hommes/femmes politiques? Pleurer parce que leur séduction à échoué?
Nos rêves, nos actes si on veut les réaliser , nous n'avons pas besoin d'un gouvernement ou de la politique.
Ils dépendent de nous, de notre volonté.
Par exemple une assos ou tout simplement un sourire, une parole aus autres dans la rue sont bien plus importants et réels.
Pleurer pour les hommes/femmes politiques? Pleurer parce que leur séduction à échoué?
Nos rêves, nos actes si on veut les réaliser , nous n'avons pas besoin d'un gouvernement ou de la politique.
Ils dépendent de nous, de notre volonté.
Par exemple une assos ou tout simplement un sourire, une parole aus autres dans la rue sont bien plus importants et réels.
Invité- Invité
Re: 07 mai 2007
Une assos tu galèges, tu rigoles... comme quoi en voulant ou pas je tombe toujours sur l'eau !
Plus d'assos, plus de syndicats, plus de parti d'opposition on se repose on l'a bien mérité !
Je n'ai pas à me remettre je ne me suis jamais démise !
Bon je vous laisse je vais boire un coup !
Plus d'assos, plus de syndicats, plus de parti d'opposition on se repose on l'a bien mérité !
Je n'ai pas à me remettre je ne me suis jamais démise !
Bon je vous laisse je vais boire un coup !
Piboule- Faites la taire !
- Nombre de messages : 12225
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Date d'inscription : 13/02/2007
Re: 07 mai 2007
encore faut il aprés l'apéro ne pas les oublierdans le bac du frigo
kaïou- Membre trop actif
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