Libéralisme ?

[GARRIGUES Bernard]

A mon avis, ce n'est pas le libéralisme qui est en cause mais la grande faculté du capitalisme de s'emparer de n'importe quelle idée (grande ou petite) pour en faire du cash.

Au 19ème siècle, tous les pouvoirs politiques européens tenaient les libéraux en prison (cf les romans de Stendhal ou de Giono).

Dans la marmite du capitalisme bout comment faire du pognon avec l'écologie : éolien ou photovoltaïque, etc ..., la solidarité, la santé, la justice ; voir avec l'amour ou l'air que tu respires.

L'idée de Morin, c'est de voir les politiques enterrer leurs convictions politiques (plus ou moins à base de valeurs et de morale) pour hurler, tels des loups, que l'économie prime et conditionne la démarche politique. L'idée paraît avoir une base logique mais c'est à peu près dire que, dans une automobile, l'important ce n'est pas où tu vas mais comment tourne le moteur.

[Piboule]

Surcouf c'est une question ou une galéjade ?

[GARRIGUES Bernard]

Joyeux, quoique tardif, anniversaire à Surcouf

[GARRIGUES Bernard]

La crise à fait émerger une idée simple, voire simpliste, énoncée par le président américain d'un Hedge Fund : Andrew LAHDE :"Dans une spéculation, il faut être du bon côté de la transaction." Rien de tel que cette idée simple pour analyser les soubresauts de la crise financière (mais cela ressemble plutôt aux bulles qui éclatent dans la soupe d'orge) ; ce à quoi s'exercent depuis août 2007 tous les économistes des finances , alternatifs ou de stricte observance ultralibérale.

Ils ont découvert (tous) que, entre les deux cotés de la transaction, il y avait une chaîne de décisions, plus ou moins longue, qui va d'un seul décideur (le responsable est connu) à un nombre qui peut atteindre la longueur d'une chaîne d'ADN où chaque élément participe à améliorer l'avantage d'être au bon bout de la chaîne mais, surtout, après quelques occurrences, il n'y a plus de responsable.

Vous reconnaitrez là le processus immémorial mis au point par les vieux mâles du système politico-administratif lozèrien que pas mal de mafias nous envient ; étudié dans les grandes écoles de commerce, dont HEC grâce à un ancien élève lozérien qui l'a démonté pour un copain (admiratif) de sa promotion : DSK. Au passage, vous remarquerez que le processus fait preuve aussi d'une grande efficacité dans les affaires de fesses (je refile le tuyau au préfet : cela pourrait améliorer sa convivialité).

Sachant que les CDS (Crédit Défault Swap) sont des assurances sur les risques encourus par les prêteurs (c'est l'emprunteur qui paie la prime), vous comprenez facilement que ce produit dérivé permet d'augmenter ad libitum le coût d'un emprunt pour ceux qui sont mal notés. Le but du jeu est de mal noter ceux qui sont dans le besoin d'emprunter. Et que la finance internationale bénit chaque jour le traité de Maastricht d'avoir coupé les couilles à la banque centrale européenne en lui interdisant de battre la monnaie dont a besoin la plus puissante économie mondiale.

[Surcouf]

Et c'est parti pour le Portugal ! Dans des conditions toujours aussi limpide ! Mal noté par l'agence Fitch ! Quelle est la légitimité de ces agences ? Quel est la finalité de leurs enquêtes ? Quelles sont leurs acointances avec la spéculation internationale ? A qui profite le crime ? Les seules réponses qu'on ait c'est : qui paye ? Les peuples grecs, portugais et bientôt les irlandais, espagnols, italiens et français. Qui ramasse le pactole ? Pour la Grèce, c'est la banque Goldman et Sachs !

[Raoul]

Goldman et Sachs est la banque qui conseillait le gvt Grec sur sa dette mais c'est aussi la banque qui l'a fait plonger en spéculant sur sa défaillance. C'est incroyable que ça ne fasse pas plus de bruit que ça.

[Surcouf]

Le vice-président pour l’Europe de Goldman Sachs à l’époque était Mario Draghi . Il est aujourd'hui président de la Banque Centrale d’Italie, et candidat à la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne. Pas mal non ?

[GARRIGUES Bernard]

Je vous recommande le bouquin de Frédéric LORDON "LA CRISE DE TROP".

Cela donne quelques idées sur le mécanisme de la crise, la sottise cumulée (idéologique) des commissaires européens au nom de "la concurrence libre et non faussée", le mauvais bout de la transaction et autres joyeusetés du capitalisme de plus en plus exclusivement financier.

Mais aussi, la présentation des mécanismes qui peuvent possiblement mettre fin aux pratiques dévoyées des Goldmann Sachs, des présidents de Hedges Funds et autres sophisticateurs de produits dérivés toxiques.

[GARRIGUES Bernard]

http://frederic.lordon.perso.cegetel.net/

[Piboule]

Et la bourse choit !

[cilaos]

La France 2010 de Sarkozy, c’est : une dette de plus de 1500 milliards d’euros soit 84% du PIB !

Quelle banque accepterait de prêter à un particulier endetté à 84% ? Aucune..

Quelle entité peut rembourser une somme égale à 84% de ce qu’elle produit .. en n’utilisant pour son fonctionnement et ses besoins que 16% ? Aucune .. (Pour les particuliers, les banques prêtent si le particulier a moins de 33% de son revenu occupé à rembourser un crédit).


(...)

On peut se moquer de la Grèce, du Portugal et de l’ Espagne mais la France est dans le même genre de situation (qui oserait différencier une équipe qui perd 4 à 0 d’une équipe qui perd 5 à 0 ou d’une autre qui perd 6 à 0 ?.

Les riches ne pourront plus acheter d’écrans plats ou aller au ski mais les foyers modestes ne pourront peut-être plus manger.

Le système est tellement à bout de souffle que le salut de chacun se trouvera dans la débrouille, le travail au noir et le retour aux lois fondamentales de la survie.

N’hésitez pas un instant: retirez votre argent des banques, fermez vos assurances-vie (si l’ Euro explose, les assurances-vie en euros ne vaudront plus rien), dépensez le minimum et essayez d’économiser le maximum du cash pour le redémarrage car qui aura du cash à ce moment là sera le roi (notamment dans l’immobilier).

[Piboule]

J'ai l'impression que si l'on retire tout ce qu'on a tous en banque ou à la caisse d'épargne ce sera l'hallali !

[GARRIGUES Bernard]

Vous rêvez, mes camarades : le capitalisme est un bestiau très robuste. Votre banque a certainement prêté à 3% à l'État la totalité de l'encours que vous avez déposé chez elle. Mais, en plus votre pognon, elle l'a prêté 6 à 6,5 fois à d'autres que l'État. L'État, il pourrait dire :"Madame Banque, je vous autorise à prêter 6 fois votre encours positif (en fait, à émettre la monnaie à ma place) mais à condition que vous me payez 1,5% (par exemple) de commission par an. Du coup, il n'y a plus de déficit.

Afin de consoler CILAOS, il suffit de remarquer qu'un mec qui gagne 20 000 € par an et achète un maison à 200 000 € (ce qui correspond à 1000% de son PIB perso), la banque lui prêtera, par exemple, s'il n'entame pas plus de 33% de son revenu pour sa baraque (en gros,550 € par mois sur 35 ans). Tu as le Japon qui doit avoir des dettes à hauteur de 250% de son PIB (énorme : le Japon est la deuxième puissance économique mondiale), il n'existe aucune agence de notation qui s'avisera de baisser la note du Japon.

Heureusement, il ne viendra à personne qui gagne 20 000 € par an de croire :"Pour être un bon citoyen, le prix de ma baraque ne doit pas dépasser 60% de mon revenu annuel, soit 12 000 €." Il y a quelque chose qui ne va pas dans ce raisonnement.

[GARRIGUES Bernard]

Le Japon, il a un PIB d'environ 5 000 milliards de dollars et une dette d'environ 12 000 milliards de dollar ; donc une dette d'environ 8 fois celle de la France, pour un PIB seulement supérieur de 1,85.

[Piboule]

C'est beau Noël toute l'année ou le coup de baguette enchantée de Merlin.

[GARRIGUES Bernard]

C'est lorsque les socialos (DSK et JC TRICHET) prennent les rênes de l'économie mondiale, pas l'enchanteur Merlin.

Le libéralisme, c'est un cheval formidable : tantôt enfourché par la gauche et ce sont le social et la répartition à l'ordre du jour ; tantôt par la droite et ce sont le capitalisme et l'économie financière qui font suer le burnous, voir sucent le sang des hommes.

[Piboule]

Là ils font fort, jamais vu autant de milliasses que depuis qu'on est quasi en banqueroute ! C'est comme le réchauffement climitique qui nous les pêle...

[GARRIGUES Bernard]

La zone euro, c'est comme une table bancale : il suffit d'un billet de 750 milliards d'euros, plié en huit, pour la (re)caler.

[Piboule]

Et pourtant ce tantôt la bourse choit, le billet a du glisser ou il est trop haut !

[Piboule]

Elle choit toujours encore plus moins deux !

[GARRIGUES Bernard]

La seule liaison entre la bourse et l'économie réelle, c'est pognon qu'en tire les spéculateurs boursiers ; dont les dirigeants des grands groupes.

[Piboule]

Finalement à force de choir elle déchoit !
Tout dans la vie n'est que paradoxe ! Savez-vous pourquoi la bourse choit ce soir ?
A cause des plans de rigueurs ici et là en Europe qui laissent présager une décroissance...
Que faire, augmenter la dette ou suspendre la consommation ?

Moi je verrai bien une porte de sortie mais qui puis-je ? Ce serait de supprimer le bouclier fiscal et donner cette mane à celles et ceux qui n'arrivent pas à satisfaire leurs besoins élémentaires. Que vont-ils faire ceux-là sinon relancer l'économie pour que tout le monde y trouve son compte ?

[GARRIGUES Bernard]

Apparemment le pognon que Trichet a mis sur la table sert surtout de garantie (de filet de sécurité) aux banques (dont les françaises) qui spéculent off-shore (mais sous la protection de l'union jack).

L'euro apparaît comme une monnaie asexuée et molle : il ressemble aux romans écrits par Giscard

[Piboule]

Moi ils me gonflent quand l'euro monte c'est pas bon pour nos exportations car nous devenons trop chers, quand il baisse le pétrole nous coûte plus cher car il faut plus d'euros pour arriver au prix en dollars ! Et nous on banque dans les deux cas, il doit y avoir un petit couillon qui s'enrichit dans l'histoire !

[GARRIGUES Bernard]

Découvert sur le billet de Jean-Michel BILLAULT :

http://billaut.typepad.com/jm/2010/05/connaissezvous-jean-christophe-capelli-from-san-francisco-.html

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