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Message par Invité Mar 11 Déc - 14:45

Ou comment faire du neuf avec de l'ancien.

Nos ancêtres, les Gaulois, inventèrent les pipes en bois, c’est bien connu, mais il serait réducteur de ne considérer que cela tant il est à dire sur leur habitat, leur sens du commerce et du voyage.
On situe les premières présences humaines significatives proches de Florac à partir de la civilisation chalcoli(thi)que (2000 à 1500 avant JC), l’âge du cuivre et de la pierre, comme son nom l’indique, dont on ne connaît finalement que très peu de choses ne sont, pour ses populations pastorales, des activités d’élevage de troupeaux sur des plateaux et de constructions de mégalithes (de bière).
Dolmenhir consistait alors pour ces semi-nomades à offrir une demeure fixe à leurs morts.
Témoignent de cette époque, entre autres, le dolmen de Combe-Lebrouse, sis à Montbrun (un des plus grands du sud de la France), dont le plateau excédait à son origine six mètres et qui contînt jusqu’à trente cinq sépultures ou bien le menhir de la ferme du Souc à Vébron où des traces d’intense activité commerciale ont été identifiées.
Quant aux populations agricoles, vivant dans des grottes, elles se caractérisaient par un sens aigu de l’aménagement du territoire au travers d’une pratique organisée de l’agriculture et d’un usage développé d’outils tels le marteau en pierre polie en forme de hache pour abattre les arbres de la forêt caussenarde ou la faucille pour couper le blé sur les terres ainsi dégagées, préfigurant là la (la) future Urbanisation Raisonnée des Sections de Savane.
Sur le Causse, la terre est pauvre de tant de calcaire, pas de belles prairies qui s’y accolent, cause de toutes leurs carences alimentaires, il est difficile d’y faire du pain, parasols interdits et chaises longues inexistantes, ni oncles, d’ailleurs, dont le quotidien se résume à troupeau, bouleau (juchés à son sommet pour surveiller les alentours depuis la guitoune, dra matiquement inconfortable, c’est éreintés qu’ils redescendent de l’arbre (pas du singe, encore que, pour certains…), dodo, enfin).
Les temps sont durs pour ces populations qui ravaudent capelines et chapkas, pas de clinton, encore moins de havane, que de l’eau, et encore pas de la mer qu’on voit danser, elles n’en ont pas le goût, lagons et golfes clairs leur sont étrangers, car c’est râles et gémissements qui prévalent. En un mot, c’est pas gai !
Puis le silex s’érodant, le silence l’endort et l’âge de pierre s’éteint pour laisser place à celui des métaux dont la température de fusion ne cesse de s’élever au fur et à mesure des progrès technologiques (ne souriez pas et essayez donc de faire un feu à 1500° ! (fer)).
C’est ainsi que s’entame, à partir de la période du bronze final, une lutte acharnée pour accéder au premier âge du fer (1000-500 avant JC).
A cette époque se croisent trois civilisations, dont la plus importante, celle des champs d’urnes (d’où viennent nos hommes politiques) qui correspond à l’envahissement de l’Europe occidentale par les celtes, se caractérise par une stabilisation de l’habitat sur les hauteurs.
La première agglomération floracoise, dont elle est vraisemblablement issue, se situe dans les abords proches des rochers de Rochefort où, sur plus d’un hectare, des traces d’agglutination de population ont été retrouvées dont mobiliers, tessons, décors et, en particulier, une pointe de flèche en tôle de bronze du type « Le Bourget » (pas les bas bien sûr, mais de la civilisation des orfèvres de la région des grands lacs (Léman, Annecy, …)).

La civilisation des tumulus, quant à elle, consacre l’abandon des dolmens au profit des tumuli, où les celtes, sur des sites dégagés et en hauteur, enterrent leurs morts sous des amas de pierre (un bel exemple au nord de la ferme de Valbelle, sur un sommet à proximité d’un bois de pin, mesure environ vingt mètres de diamètre).
S’agissant de la civilisation des oppida, c’est sur des hauteurs bien dégagées et faciles à défendre que vivent les hommes.
Quelquefois, ils renforcent les oppida en les entourant de murs épais en pierres sèches (La Rode près de Drigas).
Parfois, c’est une avancée du causse sur la vallée profonde, un « cap » qui est défendue par la construction d’un « barrage », mur épais barrant le seul côté par lequel les ennemis pourraient envahir le « cap », c’est alors un cap-barré où étaient construites huttes et cabanes.
Lorsque la construction était déficiente, on disait du cap qu’il était mal barré.
Un premier exemple se situe sur le causse Méjean, près du hameau du Tomple, sur les falaises dominant Ispagnac et Quézac.
Un deuxième, sur l’éperon de la Bessède (le bois de bouleaux chez les gaulois) au-dessus de la zone de confluence Tarn et Tarnon, côté Empesou/Bougès.
A la fin du deuxième Age du Fer et à l’aube de l’histoire, les hauteurs dominant les vallées du Tarnon et du Tarn sont habitées par une population principalement celte, les Gabales.
A partir de 50 avant JC, ils sont assujettis à la puissance romaine qui en a bien saisi toutes les richesses.
Ainsi le géographe Strabon connaît les mines d’argent et de plomb de Cocurès, d’Ispagnac et des Bondons tandis que Pline, d’or.
Les premiers signes de descente vers la vallée sont intervenus avec l’occupation de la grotte de Baume Brune où a été retrouvé un mobilier similaire à celui découvert sur les sites de l’Eschino d’Ase et du Palais du Roi.
Cette similitude n’est pas sans rappeler que depuis très longtemps une voie de pénétration d’époque gauloise du sud vers le nord assurait communication et commerce.
En voici le parcours :
Les troupeaux s’y déplacent depuis les garrigues languedociennes vers les pentes herbeuses du nord.
Plus précisément départ de St Hippolyte du Fort vers l’Aigoual puis le Marquairès d’où l’on grimpe pour accéder aux Cams de l’Hospitalet, puis de Ferrière.
Au col de Vache, rit le berger à la perspective de l’arrivée sur Florac où il peut, déjà, jouir, une fois le troupeau parqué à l’espinasson, des spécialités locales, à savoir les onctueuses confitures d’abricots aux amandes de l’exquise Mimie (pas Maud bien sûr), les savoureuses compotes sucrées à la cassonade de rhubarbe et burlats d’Albanie sans oublier les succulentes cuisses de grenouilles de Froggie (pas trop aillées, s’il vous plait, merci).
Pour autant, pour celui qui vient vendre au marché ses produits de Camargue ou du Gard, tout n’est pas rose, marri qu’il est de la réticence des floracois, tant attachés à leur blé, là, toute la place gausse et raille riz, mil et sorgho, diva néanmoins des foirails (en effet, son épouse, lady Godiva, en pleines années mille, eut l’audace de s’y montrer nue à cheval, d’où sa célébrité, pour obtenir de Leofric, son avare de mari, le bien nommé, comte de Mercie, la suppression des impôts.
Une légende puritaine créée plus de cinq siècles plus tard dirait que tous les villageois se privèrent de la regarder.
Seul Peeping Tom s’y aventura et en devint aveugle !
Cette histoire devrait inspirer la plus grande prudence à ceux qui, pour se rincer l’œil, n’utilisent pas de collyre.
Prêt au départ, il reconstitue quelques réserves de viande séchée au sel auprès du boucher qui la rend saure (mot compte double), à défaut de congélateur pour la conserver en l’état.
La halte terminée, la suite du voyage conduit le troupeau aux Faux pour arriver à la Croix de Maître Vidal où il soigne quelques plaies bénignes.
Dépassé le Palais du Roi (Arzenc de Randon), la draille atteint la Margeride par le Cheval Mort (où fut créée « Une robe de cuir comme un fuseau », la haute couture locale (Léo Ferré)).
C’est la draille de Margeride.
Quand, autour du quatrième siècle après JC, se répand en pays gabale la barbarie de vaux en monts, fleurissent les Huns et les autres Alamans dont le premier d’entre eux, un certain Chrocus, leur roi, qui se fait connaître moins par ses florilèges que pour avoir martyrisé le bon évêque de Mende, Privat (258 après JC).
En ces siècles obscurs, mettre à l’abri ses provisions constituait une nécessité de survie.
C’est ainsi qu’une grotte assez profonde située au-dessus de Florac, en dessous du rebord du causse Méjean, dans la zone de dolomie, entre le rocher de Sainte Luce et la route montant vers le causse, fut aménagée pour abriter gens et victuailles.
Des encoches taillées en forme d’étrier témoignent que des poutres horizontales y étaient encastrées pour former un plancher.
On y retrouvera certainement des débris comparables à ceux retrouvés dans la grotte du Roucardel (Hures La Parade) ou la Balme (Fraissinet de Fourques).
Pour en savoir plus, visitez en été le dépôt de fouilles départementales (les objets trouvés de la préhistoire) d’Anilhac que vous pouvez joindre au tel 45 13 14 (oui, je sais, mais à l’époque, il y avait moins de numéros).
C’était le début de la civilisation qui allait amener les hommes des plateaux (calcaires, pas repas) vers la vallée enchanteresse que chacun connaît.
Tout y était idyllique, à commencer par l’exsurgence du Pesquio, source du pêcher pour le vulgum pecus (pas peignecus).
Possédant plusieurs sorties, dont un trop plein en cas d’épisode cévenol à une quarantaine de mètres au-dessus du niveau de base où furent découverts au cours d’une séance de désobstruction parmi des colluvions caillouteuses un couteau à douille conique et une aiguille à chas (je vous laisse jouer) datant de la période des champs d’urnes, celle-ci fournirait ultérieurement alimentation en eau potable, réserve de poissons, force hydraulique pour moulins, liquide de rinçage pour la tannerie ainsi que Karcher pour les douves du château.
Qu’il s’agisse de pêcher ou de péché, bien des choses étaient à pardonner aux humbles habitants et il fallait aller se recueillir à la chapelle de Sainte Lucie, au pied du rocher de Sainte Luce.
Pour cela, il y avait à gravir la montagne où une halte s’imposait sur les contreforts de La Germaine (l’histoire ne dit pas si on se rendait « à » ou bien « chez » La Germaine, bien que les haltes longues sur place laissent plutôt penser à chez ).
De toutes façons, l’absolution était au bout du chemin.
Plus haut, accroché au rocher de Sainte Luce, un fortin très ancien (découvert en 1966) dominait la cité pour la prévenir des dangers et la défendre, Rochefort, rocher fortifié.
Ce toponyme est mentionné dans la seconde moitié du XI ième siècle dans le texte « Breve de la paz de Memde » où il est question d’un témoin nommé Pétrone de Roca Forte, cité d’après le seigneur de Meyrueis, Eblone de Metrois (pas de Medeux évidemment).
Comme il n’y a en Gévaudan d’autre lieu appelé ainsi, la forteresse de Rochefort est donc bien l’ancien château de Florac.
Sa situation imprenable, mais aussi très inconfortable, amena son abandon rapide au profit d’un autre château construit dans la vallée, près de l’agglomération actuelle.
De l’ancien fortin, on oublia tout, même les ruines et, seul, resta le nom que l’on attribua par erreur au rocher, d’une plus grande masse et donc plus fort, situé au sud de la construction.
L’évocation des grottes autour de Florac ne serait toutefois exhaustive si on omettait de mentionner celle de Pelet, au sud de Rochefort, toutefois connue seulement de deux ou trois tondus.
L’érudition vous manque, les mots pour le dire ne parviennent pas aisément, faites comme moi, n’hésitez pas, pompez tout sur la toile ou les bouquins et mettez la sauce autour (c’est ça qui donne le goût).
Ici, l’excellente « Histoire de Florac » de R. Lagrave.
A vous la suite

Ont été soulignés quelques passages en rouge...

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Message par Invité Mer 12 Déc - 16:54

La grande Albanie, telle Booz ( Sleep ), avait à l'époque fait ce commentaire : "Boudiouuuuuu".

Pour les passages en rouge, c'est pour indiquer où il faut rire Cool


Qui dit mieux ?

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Message par cilaos Dim 8 Aoû - 18:32

http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2010/08/08/surprises-a-florac.html


Cette petite ville réserve quelques surprises pour peu que l’on y traîne à pied sans trop savoir où l’on va: excellent moyen pour faire des découvertes.

Les environs: une nature magnifique, brillante dans le soleil du matin.
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