Soit centenaire, soit sans temps
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Soit centenaire, soit sans temps
Il me fut offert, lors d'un anniversaire surprise organisé à mon endroit (et non à mon encontre) par mes filles, épouse et gendre, l'accès à l'acquisition d'un très beau couteau de Laguiole ainsi qu'à un excellent repas chez le maître cuisinier Michel Bras.
Que d'émotion et d'honneur en perspective.
Nous définîmes avec précision le cahier des charges de l'objet :
Sans mitre en laiton qui préserverait certes les extrêmités du couteau de chutes éventuelles, mais en altérerait l'esthétique,
Manche en ivoire de mammouth (que les associations de protection des espèces disparues soient néanmoins rassurées, aucun animal ne périt de ce choix!), la fonte du permafrost en Russie ayant dégagé bon nombre d'animaux (ce n'est donc pas du frais, mais du décongelé),
Lame finition brute de forge,
Pas de poinçon pour trocarder les ovins atteints de météorisations (maladie des vents),
Pas de tire-bouchon du bougnat,
Ciselage fin dessous-dessus des platines,
Présence d'une abeille qui, même si elle ne garantit en aucun cas la provenance, constitue un symbole fort du couteau à Laguiole.
Forts de ce cahier des charges ainsi que de dates de réservation possibles chez Michel Bras, nous choisîmes le parcours de ces deux jours hors du paradis cévenol, week-end en quelque sorte en milieu de semaine !.
Voyage en conduite assistée du beau livre intitulé l'Aubrac de Noël Graveline aux éditions Debaisieux.
Route donc à l'aller vers l'Aubrac lozérien, puis aveyronnais en direction de Laguiole par Marvejols, Marchastel, Nasbinals, Aubrac et enfin Laguiole.
Au retour, château du Bousquet, bastide fortifiée sur la boralde de Flaujac, Trou de Bozouls, château-ferme fortifié des bourrines, près de Rodez et apothéose dans les gorges de la Jonte où planent les vautours du Parc National des Cévennes.
Privés de Conques, faute de temps, mais pas de coquilles Saint Jacques, dont nous allions pourtant suivre la route initiatique des Jacquets vers Compostelle depuis Nasbinals vers Aubrac puis Laguiole.
Tellement de belles choses à voir que nous n'aurions pas le temps de voir en si peu de temps et parmi lesquelles nous aurons eu à choisir.
D'autres voyages d'approfondissement seront nécessaires.
Je partis seul sur le chemin et, par un prompt renfort, nous nous vîmes cinq à arriver à la voiture dans laquelle mon gendre nous emmenait pour ces deux jours.
Que d'émotion et d'honneur en perspective.
Nous définîmes avec précision le cahier des charges de l'objet :
Sans mitre en laiton qui préserverait certes les extrêmités du couteau de chutes éventuelles, mais en altérerait l'esthétique,
Manche en ivoire de mammouth (que les associations de protection des espèces disparues soient néanmoins rassurées, aucun animal ne périt de ce choix!), la fonte du permafrost en Russie ayant dégagé bon nombre d'animaux (ce n'est donc pas du frais, mais du décongelé),
Lame finition brute de forge,
Pas de poinçon pour trocarder les ovins atteints de météorisations (maladie des vents),
Pas de tire-bouchon du bougnat,
Ciselage fin dessous-dessus des platines,
Présence d'une abeille qui, même si elle ne garantit en aucun cas la provenance, constitue un symbole fort du couteau à Laguiole.
Forts de ce cahier des charges ainsi que de dates de réservation possibles chez Michel Bras, nous choisîmes le parcours de ces deux jours hors du paradis cévenol, week-end en quelque sorte en milieu de semaine !.
Voyage en conduite assistée du beau livre intitulé l'Aubrac de Noël Graveline aux éditions Debaisieux.
Route donc à l'aller vers l'Aubrac lozérien, puis aveyronnais en direction de Laguiole par Marvejols, Marchastel, Nasbinals, Aubrac et enfin Laguiole.
Au retour, château du Bousquet, bastide fortifiée sur la boralde de Flaujac, Trou de Bozouls, château-ferme fortifié des bourrines, près de Rodez et apothéose dans les gorges de la Jonte où planent les vautours du Parc National des Cévennes.
Privés de Conques, faute de temps, mais pas de coquilles Saint Jacques, dont nous allions pourtant suivre la route initiatique des Jacquets vers Compostelle depuis Nasbinals vers Aubrac puis Laguiole.
Tellement de belles choses à voir que nous n'aurions pas le temps de voir en si peu de temps et parmi lesquelles nous aurons eu à choisir.
D'autres voyages d'approfondissement seront nécessaires.
Je partis seul sur le chemin et, par un prompt renfort, nous nous vîmes cinq à arriver à la voiture dans laquelle mon gendre nous emmenait pour ces deux jours.
Fraissinet- Membre trop actif
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Re: Soit centenaire, soit sans temps
Chemins de paysages merveilleux, mais également lourdement chargés d'Histoire.
Jean Le Bon, Charles VI le Fol, Charles II le Mauvais, Charles VII le Victorieux, Pierre le Cruel, le Prince Noir, le Bègue de Villaine, Louis le Frison, bâtard de Flandres furent autant de protagonistes de la Guerre de Cent Ans opposant les fameux Plantagenêts (anglais) et les Valois (français).
Le conflit surgit de l'élection comme roi de France par les pairs de France de Philippe de Valois, invoquant une soi-disant loi salique en se référant, dans le cadre d'une affaire de droit privé, à une vieille maxime «femme ne peut servir de pont et de planche», au détriment de Edouard III, fils de Isabelle de France (fille de Philippe le Bel et frère de Louis X le Hutin) et de Charles le Mauvais (fils de Jeanne II de Navarre, dont le frère, Jean I le Posthume, le bien-nommé, aurait dû être le roi).
Ni navarrin d'agneau, ni roastbeef saignant pourrait-on dire pour caricaturer ce choix d'un vrai français !
Dans ce conflit qui s'étendit sur plusieurs générations régnantes, le Gévaudan (la Lozère) fut l'objet de très nombreuses batailles et l'anglais eut de nombreuses opportunités d'y être omniprésent, d'y démontrer ses légendaires flegme et perfidie (il ne fut toutefois pas le seul) et d'y laisser des traces.
C'est ainsi que lors du siège de Chateauneuf de Randon (Lozère) par le Connétable du Guesclin, où ce dernier trouva la mort des suites d'un empoisonnement par une eau de source, le chef des assiégés anglais, Pierre de Galart était français, fort heureusement bâtard !
Jean Le Bon, Charles VI le Fol, Charles II le Mauvais, Charles VII le Victorieux, Pierre le Cruel, le Prince Noir, le Bègue de Villaine, Louis le Frison, bâtard de Flandres furent autant de protagonistes de la Guerre de Cent Ans opposant les fameux Plantagenêts (anglais) et les Valois (français).
Le conflit surgit de l'élection comme roi de France par les pairs de France de Philippe de Valois, invoquant une soi-disant loi salique en se référant, dans le cadre d'une affaire de droit privé, à une vieille maxime «femme ne peut servir de pont et de planche», au détriment de Edouard III, fils de Isabelle de France (fille de Philippe le Bel et frère de Louis X le Hutin) et de Charles le Mauvais (fils de Jeanne II de Navarre, dont le frère, Jean I le Posthume, le bien-nommé, aurait dû être le roi).
Ni navarrin d'agneau, ni roastbeef saignant pourrait-on dire pour caricaturer ce choix d'un vrai français !
Dans ce conflit qui s'étendit sur plusieurs générations régnantes, le Gévaudan (la Lozère) fut l'objet de très nombreuses batailles et l'anglais eut de nombreuses opportunités d'y être omniprésent, d'y démontrer ses légendaires flegme et perfidie (il ne fut toutefois pas le seul) et d'y laisser des traces.
C'est ainsi que lors du siège de Chateauneuf de Randon (Lozère) par le Connétable du Guesclin, où ce dernier trouva la mort des suites d'un empoisonnement par une eau de source, le chef des assiégés anglais, Pierre de Galart était français, fort heureusement bâtard !
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Re: Soit centenaire, soit sans temps
En 1363, pendant la guerre de Cent Ans, le bourg de Saint Chely d'Apcher (Lozère) est attaqué par les Anglais. Sous les ordres du baron d'Apchier, les habitants vont devoir livrer bataille. Le baron d'Apchier, Guérin VI et son fils, Guérin VII, reviennent du siège de Saugues, à la frontière du Gévaudan et du Velay, où les habitants ont combattu les routiers. C'est de cet épisode que les habitants auraient acquis leur nom actuel.
Le cri de Guérin VI pour encourager son peuple au combat aurait été :
« d'Apchier, Notre-Dame, barres en avant ».
Le barres en avant, prononcé barra in abon en occitan, est devenu le barraban qui désigne les habitants. Il n'est pas certain toutefois que, contrairement à cette belle histoire romancée, l'étymologie réelle n'en soit le Barraban de la bible.
Les Anglais vaincus là ont été enterrés au lieu-dit la croix des Anglais au nord de la ville.
La croix,
Le cri de Guérin VI pour encourager son peuple au combat aurait été :
« d'Apchier, Notre-Dame, barres en avant ».
Le barres en avant, prononcé barra in abon en occitan, est devenu le barraban qui désigne les habitants. Il n'est pas certain toutefois que, contrairement à cette belle histoire romancée, l'étymologie réelle n'en soit le Barraban de la bible.
Les Anglais vaincus là ont été enterrés au lieu-dit la croix des Anglais au nord de la ville.
La croix,
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Re: Soit centenaire, soit sans temps
Combattants aux noms ésotériques, Routiers des Grandes Compagnies, Tard-venus licenciés après le traité de Brétigny, Malandrins, Aventuriers, Ecorchés en furent les hommes d'armes. Souvent membres de la petite noblesse, cadets de famille ou bâtards, ces soldats mercenaires ne reçoivent plus d'argent lorsque la guerre cesse.
Ils poursuivent donc alors leurs activités pour leur propre compte sous forme d'exactions diverses et leurs ravages ne se comptent plus en Gévaudan où firent rage de nombreux combats, pillages et autres rapines…
La plupart des Grandes Compagnies libérées sont entraînées habilement en Espagne par Du Guesclin pour lutter contre les musulmans et juifs que défend Pierre le Cruel.
Les dernières bandes en sont anéanties dans le Massif central à la fin du XIVème siècle.
Vers 1430, et pour les mêmes raisons, les routiers, appelés écorcheurs, sèment la terreur et tuent.
En 1445, une grande partie d'entre eux est intégrée dans l'armée permanente de Charles VII.
Déjà, à l'époque, les routiers n'étaient pas si sympas que cela !
Le traité signé à Picquigny (Somme) en 1475 entre Louis XI et Edouard IV met définitivement fin à la Guerre de Cent Ans qui s'était toutefois assoupie en 1453 après la bataille de Castillon.
Ce traité satisfait les deux parties.
Ainsi Edouard IV d'Angleterre prétend recevoir un tribut de la France tandis que Louis XI de France affirme fournir une pension à son sujet, le roi d'Angleterre (en fait cela permet surtout à la royauté française de tenir en respect ses seigneurs féodaux dont, en premier lieu, Charles le Téméraire).
Grâce aux talents de négociateur de Louis XI, l'invasion anglaise se termine sans aucune victime et les deux armées festoient ensemble pendant toute une journée dans la campagne de Picquigny.
Fils de Colard II de la Clyte, seigneur de Renescure, bailli de Flandres, Philippe de Commines, bien qu'il ait reçu une éducation imparfaite privilégiant le maniement de l'épée à celui de la plume, révèle très vite un esprit vif et curieux et s'entoure volontiers de gens érudits et sages. Il ne parle hélas pas le latin (c'est peu dire son inculture!) mais manie le français à la perfection.
C'est au sujet de ce festin copieusement arrosé des deux armées à Picquigny qu'il exprima cette facétie : "D'eau n'était nouvelles".
Quelques autres exemples de la présence anglaise :
Chaudes-Aigues (Cantal), qui a donné son nom au petit pays du Caldaguès, a été fortifiée avant d'être dévastée par les anglais en 1377 et par les protestants en 1574.
Le nid d'aigle du Roc de Peyre (Lozère) résista à tous les assauts anglais, mais succomba lors des guerres de religion. Repaire des barons de Peyre, le lieu rude d'accès généra quelques tempéraments forts tel le bouillant César de Grolée de Virville de Montbreton de Peyre (de ciseaux) qui aurait, pour parvenir à recouvrer les biens familiaux dispersés à la suite de la mort de son père, tué père (hélas déjà mort) et mère (il s'agit là d'une façon de s'exprimer), mère qu'il assigna néanmoins en justice ainsi que ses frères, neveux, cousins et autres noblesses diverses...
Le puissant château de Laguiole (Aveyron) fut assiégé en 1208 pour en chasser les albigeois, abattu une première fois par les Anglais en 1353, à nouveau assiégé par les routiers espagnols en 1453 et définitivement rasé par les protestants en 1588. Il n'en reste pratiquement rien.
Ils poursuivent donc alors leurs activités pour leur propre compte sous forme d'exactions diverses et leurs ravages ne se comptent plus en Gévaudan où firent rage de nombreux combats, pillages et autres rapines…
La plupart des Grandes Compagnies libérées sont entraînées habilement en Espagne par Du Guesclin pour lutter contre les musulmans et juifs que défend Pierre le Cruel.
Les dernières bandes en sont anéanties dans le Massif central à la fin du XIVème siècle.
Vers 1430, et pour les mêmes raisons, les routiers, appelés écorcheurs, sèment la terreur et tuent.
En 1445, une grande partie d'entre eux est intégrée dans l'armée permanente de Charles VII.
Déjà, à l'époque, les routiers n'étaient pas si sympas que cela !
Le traité signé à Picquigny (Somme) en 1475 entre Louis XI et Edouard IV met définitivement fin à la Guerre de Cent Ans qui s'était toutefois assoupie en 1453 après la bataille de Castillon.
Ce traité satisfait les deux parties.
Ainsi Edouard IV d'Angleterre prétend recevoir un tribut de la France tandis que Louis XI de France affirme fournir une pension à son sujet, le roi d'Angleterre (en fait cela permet surtout à la royauté française de tenir en respect ses seigneurs féodaux dont, en premier lieu, Charles le Téméraire).
Grâce aux talents de négociateur de Louis XI, l'invasion anglaise se termine sans aucune victime et les deux armées festoient ensemble pendant toute une journée dans la campagne de Picquigny.
Fils de Colard II de la Clyte, seigneur de Renescure, bailli de Flandres, Philippe de Commines, bien qu'il ait reçu une éducation imparfaite privilégiant le maniement de l'épée à celui de la plume, révèle très vite un esprit vif et curieux et s'entoure volontiers de gens érudits et sages. Il ne parle hélas pas le latin (c'est peu dire son inculture!) mais manie le français à la perfection.
C'est au sujet de ce festin copieusement arrosé des deux armées à Picquigny qu'il exprima cette facétie : "D'eau n'était nouvelles".
Quelques autres exemples de la présence anglaise :
Chaudes-Aigues (Cantal), qui a donné son nom au petit pays du Caldaguès, a été fortifiée avant d'être dévastée par les anglais en 1377 et par les protestants en 1574.
Le nid d'aigle du Roc de Peyre (Lozère) résista à tous les assauts anglais, mais succomba lors des guerres de religion. Repaire des barons de Peyre, le lieu rude d'accès généra quelques tempéraments forts tel le bouillant César de Grolée de Virville de Montbreton de Peyre (de ciseaux) qui aurait, pour parvenir à recouvrer les biens familiaux dispersés à la suite de la mort de son père, tué père (hélas déjà mort) et mère (il s'agit là d'une façon de s'exprimer), mère qu'il assigna néanmoins en justice ainsi que ses frères, neveux, cousins et autres noblesses diverses...
Le puissant château de Laguiole (Aveyron) fut assiégé en 1208 pour en chasser les albigeois, abattu une première fois par les Anglais en 1353, à nouveau assiégé par les routiers espagnols en 1453 et définitivement rasé par les protestants en 1588. Il n'en reste pratiquement rien.
Fraissinet- Membre trop actif
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Re: Soit centenaire, soit sans temps
C'est parti…
Traversée de Marvejols, la ville de Henri IV, direction Nasbinals (Lozère).
Arrivée sur l'Aubrac, haut plateau formé à l'origine de gneiss et de granite (de Margeride), soulevé au moment de la formation des Alpes et cassé, les failles ainsi créées accueillant des remontées de coulées volcaniques de basalte ayant pu par endroits atteindre 300 mètres.
C'est maintenant un plateau de 40 kms sur 20 kms limité au nord par la vallée de la Truyère et au sud par celle du Lot (Olt).
Arrêt virtuel à Marchastel, adossé à un pic basaltique duquel on peut découvrir tout l'Aubrac, sur un pont romain, quelquefois appelé de Boukinkan (souvenir d'un passage du duc de Buckingham) qui enjambe la rivière mythique de l'Aubrac, le Bès, qui constitue la frontière entre Lozère et Cantal jusqu'à ce qu'il se jette en gorges furieuses dans la Truyère plus au nord.
Le pont,
Traversée de Marvejols, la ville de Henri IV, direction Nasbinals (Lozère).
Arrivée sur l'Aubrac, haut plateau formé à l'origine de gneiss et de granite (de Margeride), soulevé au moment de la formation des Alpes et cassé, les failles ainsi créées accueillant des remontées de coulées volcaniques de basalte ayant pu par endroits atteindre 300 mètres.
C'est maintenant un plateau de 40 kms sur 20 kms limité au nord par la vallée de la Truyère et au sud par celle du Lot (Olt).
Arrêt virtuel à Marchastel, adossé à un pic basaltique duquel on peut découvrir tout l'Aubrac, sur un pont romain, quelquefois appelé de Boukinkan (souvenir d'un passage du duc de Buckingham) qui enjambe la rivière mythique de l'Aubrac, le Bès, qui constitue la frontière entre Lozère et Cantal jusqu'à ce qu'il se jette en gorges furieuses dans la Truyère plus au nord.
Le pont,
Fraissinet- Membre trop actif
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Re: Soit centenaire, soit sans temps
Première halte près de la cascade de Déroc, dans la région que d'aucuns touristes parpaillots cévenols plus railleurs que les austères papistes nordistes s'amusent à décrire comme celle des grands lacs lozériens (entre un et douze hectares pour le plus grand), en l'occurrence ceux de St Andéol (seul lac sacré de France), du Born, de Souveyrols ou bien encore des Salhiens.
En suivant le ruisseau de la Gambaïse, on arrive au bord du ravin où l'affluent du Bès et les eaux du lac de Salhiens se joignent et se précipitent depuis le rebord de basalte sous lequel s'est formée une grotte dont le plafond est constitué de gros prismes basaltiques remarquables par leur géométrie. Quelques brigands y auraient trouvé refuge et plaisir à regarder sous les jupes de la Gambaïse (cette dernière assertion ne semble toutefois pas avérée).
En suivant le ruisseau de la Gambaïse, on arrive au bord du ravin où l'affluent du Bès et les eaux du lac de Salhiens se joignent et se précipitent depuis le rebord de basalte sous lequel s'est formée une grotte dont le plafond est constitué de gros prismes basaltiques remarquables par leur géométrie. Quelques brigands y auraient trouvé refuge et plaisir à regarder sous les jupes de la Gambaïse (cette dernière assertion ne semble toutefois pas avérée).
Fraissinet- Membre trop actif
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Fraissinet- Membre trop actif
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Re: Soit centenaire, soit sans temps
Un peu plus au cœur de l'Aubrac, redescendant vers le Sud, c'est le Pont des Nègres qui aurait pu nous attendre si nous l'avions trouvé sur la carte, pont sur le ruisseau des Plèches (le futur Bès) coulant sur un lit formé d'orgues basaltiques noires, la chaussée des géants.
Pas de sarrasins néanmoins pour construire le pont, ni d'effet d'optique d'eau foncée par la couleur du basalte, mais de belles truites fario très sombres surnommées sur place negras…
Rivière poissonneuse, les pêcheurs avisés savent trouver là-haut la manne aux negras.
Pas de sarrasins néanmoins pour construire le pont, ni d'effet d'optique d'eau foncée par la couleur du basalte, mais de belles truites fario très sombres surnommées sur place negras…
Rivière poissonneuse, les pêcheurs avisés savent trouver là-haut la manne aux negras.
Fraissinet- Membre trop actif
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Re: Soit centenaire, soit sans temps
Nasbinals, capitale de l'Aubrac lozérien, aux hivers rudes et interminables.
Cet amateur de soleil que le brouillard de Nasbinals lèse, Blaise, celui qui marche dans les prairies giboyeuses fortement herbagères et spongieuses de tourbe molle, où une hase bine à l'aise glaise pour y enfouir ses déjections, eh bien celui-là souhaiterait s'exoder de sa ruralité, mais toujours le tient localement l'amour du pays aubracois (cette question "au bras quoi ?" reste, d'ailleurs, sans réponse).
Cet amateur de soleil que le brouillard de Nasbinals lèse, Blaise, celui qui marche dans les prairies giboyeuses fortement herbagères et spongieuses de tourbe molle, où une hase bine à l'aise glaise pour y enfouir ses déjections, eh bien celui-là souhaiterait s'exoder de sa ruralité, mais toujours le tient localement l'amour du pays aubracois (cette question "au bras quoi ?" reste, d'ailleurs, sans réponse).
Fraissinet- Membre trop actif
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Re: Soit centenaire, soit sans temps
Rolling stoneFraissinet a écrit:Un peu plus au cœur de l'Aubrac, redescendant vers le Sud, c'est le Pont des Nègres qui aurait pu nous attendre si nous l'avions trouvé sur la carte, pont sur le ruisseau des Plèches (le futur Bès) coulant sur un lit formé d'orgues basaltiques noires, la chaussée des géants.
Pas de sarrasins néanmoins pour construire le pont, ni d'effet d'optique d'eau foncée par la couleur du basalte, mais de belles truites fario très sombres surnommées sur place negras…
Rivière poissonneuse, les pêcheurs avisés savent trouver là-haut la manne aux negras.
kaïou- Membre trop actif
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Points : 9815
Date d'inscription : 13/02/2007
Re: Soit centenaire, soit sans temps
Forcément qu'elles sont grosses ces truites à force de donner du kouign aman aux negras !
Fraissinet- Membre trop actif
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Re: Soit centenaire, soit sans temps
Superbes photos,
Magnifiques paysages !
Excellent gateau !
(le kouign aman)
Magnifiques paysages !
Excellent gateau !
(le kouign aman)
Surcouf- Membre trop actif
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Date d'inscription : 13/02/2007
Re: Soit centenaire, soit sans temps
Super photos ,super images ,super texte fraissinet .
encore ,encore
millou- Membre trop actif
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Re: Soit centenaire, soit sans temps
un seul mot ENCORE finalement l'Aubrac c beau!
salazie- Membre actif
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Points : 7062
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Re: Soit centenaire, soit sans temps
En effet, l'Aubrac c'est magnifique !
Et encore vous n'avez rien vu !
Dommage qu'il y ait tous ces papistes !
Bon... je sais... j'm'en vais !
Et encore vous n'avez rien vu !
Dommage qu'il y ait tous ces papistes !
Bon... je sais... j'm'en vais !
Fraissinet- Membre trop actif
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Date d'inscription : 03/03/2007
Re: Soit centenaire, soit sans temps
Mairie de granit rose, office de tourisme installé dans l’ancienne demeure de Marc Antoine Charrier, le fameux contre-révolutionnaire, église romane du XIème siècle, admirable de cette polychromie de granite blanc, beige, ocre et rose et de basalte sombre, vieux moulin sur ru, statue du fameux Pierrounet, le rebouteux du pauvre, star de Nasbinals.
En 1074, les moines de Saint-Victor de Marseille firent éclore la robuste église romane de style auvergnat dont ils firent un de leurs prieurés. Placée sous le patronage de la vierge, Sainte-Marie de Nasbinals offrait un sûr abri avant le franchissement, périlleux par mauvais temps, du plateau d'Aubrac. Entre sa fondation au XIème siècle et celle d'Aubrac, au seuil du XIIème, le rôle de cette maison fut absolument essentiel. En 1135 le prieuré est rattaché à la Dômerie d'Aubrac, et ce jusqu'à la Révolution.
En 1074, les moines de Saint-Victor de Marseille firent éclore la robuste église romane de style auvergnat dont ils firent un de leurs prieurés. Placée sous le patronage de la vierge, Sainte-Marie de Nasbinals offrait un sûr abri avant le franchissement, périlleux par mauvais temps, du plateau d'Aubrac. Entre sa fondation au XIème siècle et celle d'Aubrac, au seuil du XIIème, le rôle de cette maison fut absolument essentiel. En 1135 le prieuré est rattaché à la Dômerie d'Aubrac, et ce jusqu'à la Révolution.
Fraissinet- Membre trop actif
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Fraissinet- Membre trop actif
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Fraissinet- Membre trop actif
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Re: Soit centenaire, soit sans temps
Départ vers Aubrac, l'une des deux capitales, avec Laguiole, de l'Aubrac aveyronnais.
Au revoir, aimable pays gabale ! Bonjour, féroce contrée ruthène !
Contrôle des papiers, visite de la douane…
Etait-ce cela l'Aveyron bâillonné ?
C'est ce que nous allions découvrir.
Au revoir, aimable pays gabale ! Bonjour, féroce contrée ruthène !
Contrôle des papiers, visite de la douane…
Etait-ce cela l'Aveyron bâillonné ?
C'est ce que nous allions découvrir.
Fraissinet- Membre trop actif
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Re: Soit centenaire, soit sans temps
Franchissement de la ligne de frontière au centre des trois départements qui forment le plateau. Là, des moines de la dômerie proche d'Aubrac installèrent en 1238 la croix des trois évêques, lesquels évêques, selon une version, auraient amené l'un pommes de terre, l'autre tome, le dernier ail et auraient ainsi crée l'aligot.
Fumisterie historique, certes poétique, que cette hypothèse qui ferait se retourner Parmentier dans sa tombe ! On ne retrouve en effet de traces en France de la pomme de terre, joliment appelée papa en quechua, région dont elle vient, qu'en 1600.
Fumisterie également donc que sa découverte par Parmentier, un siècle plus tard, qui ne fut qu'un vulgarisateur de sa culture.
Fumisterie historique, certes poétique, que cette hypothèse qui ferait se retourner Parmentier dans sa tombe ! On ne retrouve en effet de traces en France de la pomme de terre, joliment appelée papa en quechua, région dont elle vient, qu'en 1600.
Fumisterie également donc que sa découverte par Parmentier, un siècle plus tard, qui ne fut qu'un vulgarisateur de sa culture.
Fraissinet- Membre trop actif
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Fraissinet- Membre trop actif
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Re: Soit centenaire, soit sans temps
Une carte de 1662,
Aubrac y est Albrac (de alto braco, le haut plateau),
St Geniez d'Olt y est St Genis de Rivedol,
Laguiole y est La Guiolle,
Marchastel y est Mar Chastel,
Saint Urcize y est s.Urase tel que décrit ci-après 年1月30日 ... 分享图片见了一下@我叫叶海 就拍了这么多~哈哈~@琨琨saint 看图 ... 转发了@URAZE的微 博:天啊~这大半夜的兴哥冒冷风给我送宵夜~~~感动死啦~[亲亲] ...
Aubrac y est Albrac (de alto braco, le haut plateau),
St Geniez d'Olt y est St Genis de Rivedol,
Laguiole y est La Guiolle,
Marchastel y est Mar Chastel,
Saint Urcize y est s.Urase tel que décrit ci-après 年1月30日 ... 分享图片见了一下@我叫叶海 就拍了这么多~哈哈~@琨琨saint 看图 ... 转发了@URAZE的微 博:天啊~这大半夜的兴哥冒冷风给我送宵夜~~~感动死啦~[亲亲] ...
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